Pas de justice, sans l’indépendance de l’appareil judiciaire. Ainsi, pas d’indépendance de la justice sans l’instauration d’un Etat de droit, authentique et fiable ; en 1990, on nous a promis de nous délivrer de l’emprise du socialisme et du parti unique. Nous sommes directement, tombés et pleine économie de marché et en plein multipartisme, sous le sabre de la « justice téléphonique ».Comme il n’y avait pas réellement de socialisme et de partis uniques authentiques, nous avons également, échoué à mettre en place un vrai pluralisme politique et une vraie économie de marché. En l’absence d’un Etat de droit, ni socialisme, ni capitalisme ne peuvent marcher selon les normes, encore moins l’autorité judiciaire du pays. Quand l’Etat de droit est piétiné, il est de facto substitué par la corruption, le favoritisme et les autres maux de la bureaucratie. Quand ce système s’étalerait dans la durée, il deviendrait une seconde nature, et telle une maladie chronique, une réalité vécue où personne n’oserait en discuter l’existence… Cependant, nous nous rendons compte de cette réalité forcenée que quand on est dans un autre pays, où nous découvrons enfin, que notre façon de gérer les choses publiques et les affaires de l’Etat relèverait de la pire contre-nature. Pourquoi avait–on échoué avec cette façon décevante et disons même, cynique et honteuse ? Parce que, tout le monde trouverait son compte dans ce genre de situation troublante où l’eau trouverait beaucoup de peine pour se rendre claire et transparente. A l’exception de quelques idéalistes sincères et nigauds, mis à l’écart de la réalité des choses, personne ne s’inquiète de la situation du pays, des citoyens, des droits et de la justice. Au contraire, un Etat de Droit et de justice pourrait s’avérer trop risqué pour eux. Chaque nouveau régime qui s’installe et chaque président au moment où il monte les marches du trône, inaugurent son discours par la nécessité d’instaurer un Etat de droit et l’impératif de modifier le système judiciaire national… Généralement, ces discours restent sans suite et sans lendemain. Tout le monde pourrait se rappeler de la commission instaurée par les autorités de l’époque, début des années deux mille, en vue de reformer la justice… C’était une vraie catastrophe, selon les spécialistes en la matière. Même sur le plan pratique, nous n’avons senti aucune amélioration dans l’exercice des tribunaux, depuis la mise en pratique des dites réformes. Ce qui a, enfin, sauvé notre système judiciaire, d’une chute sérieuse ou d’une destruction massive, était bien l’existence de beaucoup de magistrats probes et intègres, motivés par des considérations nationalistes, morales ou religieuses…et Dieu soit loué ….