Accueil » Point de Vue » L’Etat de droit face au phénomène de la corruption

L’Etat de droit face au phénomène de la corruption

Le concept de l’Etat de droit, de par sa vocation, est diamétralement opposé à l’existence de la corruption dans ses dimensions inquiétantes, tel qu’il existe en Algérie. S’il y a corruption avec cette ampleur frôlant la folie, c’est qu’il n’y a pas d’Etat de droit. Non seulement, ce dernier n’aurait qu’un simulacre d’existence mais c’est que la règle de l’impunité aurait réussi à s’imposer sur toutes les échelles voire tous les rouages de l’Etat. Justement, c’est la règle de l’impunité qui aurait permis ces extravagances, aboutissant à ce pourrissement. Si la corruption se laisse se pratiquer en plein jour sans craindre une possible répression, c’est que l’on est face au règne de la débandade et de l’impunité. Si un fonctionnaire d’un quelconque service administratif vous imposait «son droit ou son pourcentage» afin de vous faciliter l’aboutissement hiérarchique de votre dossier, sans savoir qui vous êtes vraiment, ou si ou non vous pourrez constituer une source de danger pour son poste et son avenir professionnel, c’est qu’il saurait pertinemment que c’est le règne de l’interdit- toléré imposant ses lois dans les arcanes de l’Etat. Dans les pays où règne relativement, mieux l’Etat de droit, un fonctionnaire ne saurait vous exiger des pots de vin que par le truchement d’intermédiaires sûrs et des précautions drastiques, en vue de ne pas tomber dans le piège. Même si un jour l’on se mobilisait sincèrement, en vue de mettre un terme définitif à la corruption, je ne saurais pas encore, par où l’on va procéder… Si la situation est tellement infecte, c’est très sûr que l’on ne pourrait pas savoir par où commenceraient les purges. De toute façon, il n’y a pas que la propagation de la corruption généralisée qui laisse croire à l’inexistence de l’Etat de droit… Les signes sont, d’ailleurs nombreux et indémontrables. Le fait qu’une partie importante de l’économie nationale soit informelle et gérée par des cartels non soumis aux lois et aux règlements de la République régissant les différents secteurs de l’économie nationale, c’est une bonne démonstration de l’inexistence d’un authentique Etat de droit. La subordination de tout et de tous à la volonté de l’Etat, en tant qu’unique entité suprême inégalée et à tous points de vue, c’est là seulement que l’on pourrait se permettre de se vanter un Etat de droit. La puissance de la «finance» nationale, intimement liée à la finance internationale, aurait sérieusement affaiblie notre Etat. La corruption c’est, en fin de compte, le poison servant à mettre l’Etat à quatre pattes.

À propos Abdelkader Benabdellah

Laisser une réponse

Votre adresse email ne sera pas publiéeLes champs requis sont surlignés *

*

x

Check Also

Le top de la formation dans l’Institution militaire

Depuis l’adoption de l’option visant ...

Le 16 avril: Jour de la science… tout un symbole

Les Algériens avaient choisi le ...

Le Proche-Orient sur une poudrière

Dès le 07 octobre dernier, ...

Israël est désormais vulnérable!

A vrai dire, la vulnérabilité ...

Et, si l’Iran attaque Israël?

C’est possible… Mais une telle ...