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Les prix des véhicules d’occasion toujours en hausse. Le marché obéit à sa propre logique !

Comment est-ce possible qu’un véhicule, vieux de 10 ans, peut-il être revendu plus cher que son prix d’achat à l’état neuf en Algérie? Que se passe-t-il sur le marché local des véhicules d’occasion, pris soudainement par la “folie”? On évoque la montée des devises, de l’Euro en particulier, ce qui entrave les achats en neuf. Or, il faudrait que le marché algérien soit suffisamment inondé en neuf, pour que les prix du vieux se stabilisent. Force est d’admettre que les blocages d’importation, suivis de l’arrêt systématique des usines d’assemblage, ont eu leur effet de boule de neige. Le “Vieux” aura donc pris le dessus sur le neuf. Comble du hasard, ce sont les “vieux acheteurs” qui dictent les prix de leurs véhicules sur les “nouveaux acheteurs potentiels“. Cela n’en finit pas en effet avec le phénomène des hausses des prix en Algérie depuis le début de janvier 2021. Les prix des véhicules d’occasion ont emboîté le pas à ceux de plusieurs autres produits. Ils ont connu des augmentations “significatives”, au point de rivaliser avec les prix des véhicules importés neufs alors qu’en France, les professionnels parlent d’ores et déjà d’une augmentation de plus de 5% du prix des véhicules d’occasion, sachant que ce “Second” marché d’importation pour les Algériens traverse la même tendance, c’est-à-dire des hausses sans cesse croissantes des prix. Déjà, en plein confinement et à cause de l’interdiction d’importation des véhicules neufs, des “signes” sur le marché local montraient une demande sans cesse accrue sur les vieux véhicules en circulation en Algérie. Ce fut alors en 2020 la folle course des acheteurs vers les véhicules en bon état. Mais attention au “vieux tacot”, l’aspect extérieur peut s’avérer parfois trompeur. Comment alors vérifier la bonne mécanique auto? Il est difficile de le faire au Bled. Encore faut-il dénicher le “bon” ingénieur auto et faire l’impasse aux arnaques. Une réponse, une seule peut calmer les ardeurs de faux vendeurs des véhicules d’occasion: l’importation dans les brefs délais des véhicules neufs pour stopper les surenchères et relativiser la demande sur le vieux véhicule. En un mot, le marché des véhicules d’occasion connaît une certaine ébullition. Et leurs prix ont grimpé sensiblement. Les experts en Algérie imputent cette subite flambée des prix au marché d’occasion à la faible offre sur le marché. Une hausse toutefois qui risque de durer, malgré l’annonce de la relance de l’activité d’importation des véhicules neufs, selon des professionnels du secteur et des associations de consommateurs. Ce constat a été établi, notamment, par le président de l’Organisation Algérienne de Protection et d’Orientation du Consommateur et de son Environnement (APOCE), Mustapha Zebdi, qui a indiqué que la hausse des prix des véhicules d’occasion a connu son pic à partir du 2e semestre 2020. Mais pourquoi l’Algérien préfère-t-il un vieux véhicule au neuf? D’abord parce qu’il explique que cela lui ménage la pièce détachée et les éventuels recours aux garanties des usines. “C’est vite fait”, prétend-t-il. L’autre raison est l’absence d’alternative. A ce titre, Mustapha Zebdi souligne que les prix ne vont se stabiliser ou régresser que s’il y a « des produits alternatifs ». Le président de l’APOCE a estimé, en outre, que la baisse ou, au moins, la stabilisation des prix des véhicules d’occasion ne sera palpable que si l’offre sur les véhicules neufs est plus compétitive que celles des véhicules d’occasion, avec l’importation de véhicules à des coûts raisonnables à la portée des bourses moyennes. Ce qui, selon lui, ne sera pas évident du fait des charges supplémentaires auxquelles seront soumises les importations de véhicules neufs, citant une taxe de 35%, le retour de la TVA à 19% ou encore la hausse des prix du transport maritime. Des charges qui vont se répercuter sur le prix final des véhicules neufs, a-t-il expliqué, ajoutant qu’il ne faut pas s’attendre à revoir les anciens prix du neuf être appliqués. Pour sa part, le fondateur du site Largus.dz, Mourad Saadi, l’un des doyens de la presse spécialisée dans l’automobile en Algérie, a évoqué le principe de l’offre et de la demande pour expliquer la hausse des prix des véhicules d’occasion. Il a, ainsi, expliqué à l’APS que l’offre n’était pas conséquente depuis pratiquement 2017, estimant que les quelque 400.000 véhicules produits entre 2014 et 2019 par les usines de montage implantées en Algérie et représentant huit (08) marques (Renault, Dacia, Volkswagen, Audi, Seat, Skoda, Kia et Hyundai) étaient loin de répondre aux besoins du marché. M.Saadi a, par ailleurs, précisé que le volume de véhicules qui seront importés en utilisant les 02 milliards de dollars annoncés par le ministre de l’Industrie, soit entre 120.000 et 150.000 voitures touristiques, « ne suffiraient pas à répondre aux besoins d’un marché local d’un volume de 400.000 véhicules par an, en moyenne ». Expliquant que l’enveloppe allouée à l’importation des véhicules inclut, aussi, les autres segments, tels que les bus, les pick-up, le matériel agricole, les camions et autres motos. C’est ce qui l’a amené à déduire que l’importation des véhicules neufs n’engendrerait pas de baisse significative du prix des voitures d’occasion, concluant son intervention en se disant « convaincu que les véhicules importés ne seront pas disponibles avant 2022, au vu du processus d’importation qui prendra du temps ». Cette hausse des prix des véhicules d’occasion se traduit sur le marché par un cap pouvant atteindre les 12% par rapport aux anciens prix showroom (prix du neuf). A titre d’exemple, un modèle très demandé d’une marque coréenne immatriculé en 2019 affiche le prix de 2.250.000 DA au marché d’occasion, alors qu’il était disponible chez les concessionnaires au prix de 2.130.000 DA, soit une hausse de plus de 5,5%. Ce qui est considéré par une jeune fonctionnaire « d’illogique ». De son côté, un chauffeur de taxi habitué à changer régulièrement de voiture s’est montré surpris de constater que le prix d’un modèle emblématique d’une marque française immatriculé en 2019 soit proposé à 1.810.000 DA, alors qu’il était facturé, à sa sortie d’usine, à 1.619.000 DA. Ce que ce professionnel a justifié par une offre modeste sur le marché vu que personne ne veut céder son véhicule tant que la disponibilité des voitures neuves n’est pas assurée. Un jeune cadre rencontré chez un revendeur a dénoncé la « spéculation » pratiquée par certaines personnes, spécialisées dans la revente des véhicules d’occasion, qui « se sont approvisionnées », avant la rupture des stocks au niveau des showrooms des différentes marques pour imposer leur prix, maintenant que l’offre est très faible. Il a, d’ailleurs, étayé sa thèse en évoquant des véhicules immatriculés en 2020, affichant un kilométrage « insignifiant » et proposés par certains revendeurs, s’interrogeant sur l’origine de ces véhicules vu que l’activité de montage automobile en Algérie a cessé en 2019.

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