Autrefois considérées comme détentrices du pouvoir dans la famille, les personnes âgées étaient également des «passeurs transmetteurs» de savoir, de savoir-faire, de traditions: elles étaient craintes, respectées et souvent aimées. SDF, sans-abri, personnes en situation de mendicité: derrière la détresse sociale se cache une multiplicité de situations et d’histoires individuelles. Si le SDF, sur un trottoir, subsiste, s’y ajoute une grande précarité moins visible, d’hommes et de femmes de tous âges ou familles en errance ou hébergées provisoirement par des tiers ou dans des structures. Toutes ces personnes sont désignées par le terme de »sans domicile fixe » (SDF) quand le terme ‘sans abri’ désigne les personnes qui dorment dans la rue, faute de place d’hébergement ou parce qu’elles refusent d’être dans des structures collectives, à l’exemple du centre d’accueil pour personnes âgées «Caserne Chaabane» à Oran. Le foyer pour personnes âgées «Caserne Chaabane» se constitue de deux pavillons, un pavillon pour les femmes et un autre pour les hommes ; chaque pavillon a trois dortoirs, un pour les handicapés, un pour les personnes âgées et le dernier pour les personnes en bonne santé. La structure en question a eu la chance d’avoir un directeur qui oeuvre et milite pour la «bientraitance» et l’amélioration de la qualité de vie offerte aux personnes âgées. Statistiquement, on repère trois raisons principales à l’entrée au centre d’accueil; la dégradation de l’état de santé, un réseau familiale réduit et plus généralement des situations d’isolement social. Ces trois motifs sont bien souvent emmêlés dans les décisions individuelles d’entrée, même s’ils n’expliquent pas tous les cas de figure. Pour autant, le directeur du foyer »Caserne Chaabane » qui insiste beaucoup sur la qualité de vie des pensionnaires du centre, nous dira au sujet de ces pensionnaires : la vie entraîne une succession de pertes; perte de l’enfance, perte de la jeunesse ou décès d’un parent, etc. Avec l’avancée en âge, ces pertes sont plus nombreuses, perte du travail »retraite », perte du rôle familial, perte d’autonomie, perte de l’image de soi, perte d’idéaux non réalisés, etc. La personne âgée, confrontée à ces difficultés, peut arriver à remplacer ces pertes par de nouveaux centres d’intérêt. Lorsqu’elle n’y arrive pas, elle risque de s’isoler progressivement, donc il est important que l’animateur fasse véritablement connaissance avec la personne âgée, connaître son histoire et son vécu, afin de mieux la comprendre et pouvoir l’aider à élaborer un projet de vie qui va apporter un plus à la qualité de vie aux résidents et surtout mieux connaître, c’est mieux accompagner et donc mieux aider.
