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Les équipes médicales face à la recrudescence de l’épidémie Covid19 à Oran. «On n’en peut plus» !

Face au rebond de la pandémie, il n’existe toujours pas de traitement qui permet de venir à bout du Covid -19. Il est vrai que la lueur d’espoir suscitée par le vaccin anti Covid-19, « renaît ». Pour autant, les médecins généralistes ne se sentent plus aussi démunis qu’en mars dernier. Ils sont mieux armés qu’auparavant pour affronter cette 2ème vague. Une flambée de Covid et une “deuxième” vague. Pourquoi et comment y faire face désormais ? Les médecins sont plutôt sereins. Ils ont appris à vivre “avec “. Mais ils estiment “juste” de déplorer le manque de moyens. En de telles circonstances et compte tenu de la montée des cas de contaminations au Covid à Oran, les médecins préfèrent ne pas céder à la panique et à la confusion en dépit du manque de lits notamment. Ils sont contraints de recourir, de nouveau, à un service “volant” qui excède souvent sa capacité maximale alors que l’hôpital de Nedjma, qui dispose de 240 lits avec oxygène, prenant de ce fait en charge les “cas graves”, s’avère aujourd’hui “insuffisant” pour contenir le flux de malades sans cesse croissant depuis quelques semaines déjà. Que faut-il faire ? Comment agir ? Et par quoi commencer ? C’est un nouveau marathon pour les deux hôpitaux de l’ouest du pays. Alors que ces deux structures hospitalières font face à une recrudescence de l’épidémie, la possibilité d’utiliser la « réanimation sur brancards”, faute de lits, n’est pas exclue dans certains cas de figure pour sauver des vies humaines. Une flambée du Covid et un nouveau contexte. C’est une “course contre la montre” pas du tout exempte toutefois de dangers, à laquelle semblent engagés ces deux hôpitaux devant le coup d’accélérateur emprunté par la pandémie du Covid-19 à Oran. Avec à la clé, de plus en plus de cas graves, le Covid relance et met, de nouveau, à rude épreuve les équipes médicales de l’EHU « 1er novembre » d’Oran et l’hôpital de Haï Nedjma, dans un contexte de manque de moyens matériels et humains, de l’avis des spécialistes et des témoins qui sont en majorité des malades. L’accalmie de la 1ère vague passée, voilà que les médecins déjà mis à mal durant de longs mois de lutte vaillante contre la « grippe silencieuse ”, se disent confrontés pour la première fois à une nouvelle vague pas évidente. Celle-ci a peut-être la “malchance” de coïncider avec la saison de froid automnal. Des dizaines de cas graves sont de ce fait enregistrés chaque jour. Pour combler ce manque de moyens, la crèche de l’EHU, « 1er novembre », d’Oran est transformée en unité Covid-19 depuis le début de pandémie. Là, le constat est poignant. La quarantaine de lits réservés aux malades les plus graves sont occupés. Les patients sont transférés au fur et à mesure à l’hôpital de Haï Nedjma. Faute de place, les brancards sont transformés en lits de réanimation, branchés à des bouteilles d’oxygène. Certains sont installés dans les couloirs, en attendant qu’une place se libère au niveau de la crèche ou à l’hôpital de Haï Nedjma. Cependant, contrairement à la situation ayant prévalu au début de la 1ère vague, l’ambiance y semble plutôt sereine. »La peur a, peu à peu, cédé la place à une certaine routine », confie la cheffe de l’unité Covid-19 de l’EHU d’Oran, le Pr Dalila Benali. Cette spécialiste n’arrête pas de donner des instructions à son équipe, tout en brossant un tableau de la situation du moment au directeur de l’EHU d’Oran, Dr Mohamed Mansouri. Ce responsable accompagnait des journalistes lors d’une visite guidée à l’unité Covid-19. Son visage passible laisse transparaître une certaine tristesse. « Il y a des vies humaines qui dépendent de nous. Nous n’avons pas vraiment le temps de réfléchir à ce que nous ressentons », dit la spécialiste. Les journalistes traversent les couloirs des deux étages de la crèche anti Covid. Certains malades sont inconscients, branchés à des appareils qui les maintiennent en vie. « Ils sont intubés » explique le Dr Mansouri. Certains sont allongés, l’air épuisé par la maladie. D’autres sont assis et semblent plus en forme que les autres. « Ils sont tous dans un état grave », tranche, pour sa part, le Pr Benali, il explique que “seuls les cas présentant des complications respiratoires sont admis à l’unité Covid-19 et l’hôpital de Hai Nedjma. Ceux qui ne sont pas en danger, sont priés de rentrer chez eux pour se confiner et suivre scrupuleusement le traitement adapté à leur cas “. Arrivés à l’hôpital de Haï Nedjma, l’équipe médicale entoure le Dr. Mansouri et le Pr. Benali. Les besoins exprimés sont différents. Plus de lits, plus de respirateurs, plus de personnels. Le Directeur de l’EHU annonce la prochaine réception de 200 lits que la Direction locale de la santé et de la population mettra à la disposition de cet établissement hospitalier. Un bienfaiteur a fait don de 20 respirateurs artificiels, ce qui va permettre de doter cet hôpital du nombre égal de lits de réanimation. Pour le personnel, les paramédicaux notamment, il va falloir réorganiser la répartition du travail car, il serait difficile de mobiliser d’autres. Pour l’heure, on estime que les moyens actuels, renforcés au fur et à mesure, suffisent pour prendre en charge le flux des cas Covid19, mais la crainte de voir le nombre de cas augmenter pour dépasser les moyens existants plane sur les équipes médicales. « Nous ne sommes pas les seuls à vivre cette situation », souligne le Dr Mansouri. « Les plus grands hôpitaux européens se retrouvent dépassés par le flux des malades », ajoute-t-il. Pour le Pr Benali, l’épuisement des équipes constitue une grande préoccupation. « Combien de temps encore peut-on tenir ce rythme ? » s’interroge-t-elle. De son côté, le Dr. Mansouri, qui affirme passer ses week-ends à l’hôpital depuis des mois, n’a pas la réponse, mais il rappelle qu’il est de son devoir, et celui de tout le corps médical d’ailleurs, de prendre en charge les cas Covid-19.

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