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L’ENA et ses énarques

Le premier gouvernement algérien installé tout juste après l’indépendance, dont la plupart des membres étaient toujours influencés voire même subjugués par le modèle de l’ancien colonisateur, avait vu juste, de créer une institution dont le rôle primordial était de former les cadres supérieurs qui vont être chargés de mener à bien, l’édification du nouvel Etat algérien venant tout juste d’émerger des arcanes de l’Histoire …Il n’avait pas à cette époque que le model français de la prestigieuse Ecole nationale d’Administration (ENA) …effectivement, il y eu la naissance de l’ENA algérienne, selon une nouvelle conception, répondant tout à fait aux exigences et aux spécificités du nouvel Etat qui, lui aussi, venait de retirer son extrait de naissance .. Depuis 1964, date de la première promotion, cette institution n’a pas cessé de former et doter le corps administratif national de cadres de haute gamme. Ce sont des walis, de chefs de Daïra, des ministres, des juges, des diplomates qui ont fait le plein de cette Ecole avant de rejoindre le très enchevêtré et bureaucratique monde de l’administration, de la diplomatie, de la magistrature et de la gestion des collectivités locales…
…Avec les insuffisances et les chutes de parcours constatées, depuis une soixantaine d’années, l’ENA avait, quand même, réussi à relever le défi de colmater les brèches laissées et occuper le vide constaté suite au départ de l’administration coloniale. La démographie nationale va se quadrupler en un peu moins de soixante ans. Avec une population de plus en plus exigeante et pas tout à fait identique dans sa conception de la vie à celle qui avait connu les affres du colonialisme et les peines de la révolution, de façon générale, très habituée à l’autosatisfaction. Maintenant, il y a une jeunesse qui rêve, tout en se comparant avec ce qui se passe ailleurs… les énarques dispatchés dans toutes sortes d’organes administratifs en charge de la gestion du quotidien du citoyen et évidemment de ses caprices, vont redoubler d’efforts aux fins de se montrer à la hauteur des défis qui ont plané sur ce jeune pays émergeant. Cela n’a pas empêché, comme partout d’ailleurs, à repérer des cadres intègres et professionnellement qualifiés, qui ont apporté un plus au pays et d’autres, malheureusement, qui sont venus, tout juste, pour s’enrichir et rien que ça, en usant de façon malhonnête de leur influence.. De toute façon, la force et la faiblesse de l’Etat étaient pour beaucoup dans les comportements de ces cadres, vis-à-vis des deniers publics…tant que l’Etat se montrait faible, cette situation libérait «l’adrénaline» de la rapine chez les plus malhonnêtes d’entre eux..

À propos Abdelkader Benabdellah

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