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L’économie depuis la chute des prix du pétrole

Il est un sujet qui ne laisse aucun répit aux chroniqueurs, aux journalistes, aux experts, aux observateurs et moins encore aux simples citoyens qui en définitive sont ceux-là les plus touchés. Nous voulons évoquer la situation économique grave, et le mot n’est pas fort, que vit l’Algérie depuis la chute brutale des prix des hydrocarbures. Le sujet est certes galvaudé, flétri, trituré, cramé à toutes les sauces, il ne cessera jamais de déchaîner les passions, de déclencher les alertes, de lancer des débats, et de raviver les inquiétudes. En cette période particulière marquée par la crise sanitaire et la carence des ressources financières, les regards anxieux se tournent vers les dirigeants du pays et s’interrogent inévitablement sur leurs capacités réelles à relever les défis de l’heure. Il faut bien convenir que l’image rendue à l’expression de cette appréhension généralisée n’est guère rassurante. Les pouvoirs publics semblent, eux, confinés dans une posture d’attentisme néfaste, si l’on se réfère à la mise en stand by de textes importants comme le code de l’investissement ou la loi sur les hydrocarbures. Dans le domaine de l’investissement, il semble selon certaines informations, que depuis plus d’une année, aucun dossier n’a été traité ni avalisé. Et aujourd’hui où en sommes-nous ? A dévaluer à répétition la monnaie nationale ! Autrement dit, le meilleur moyen de gonfler l’inflation, laminer ce qui reste des couches dites moyennes et envoyer sur le carreau de larges franges vulnérables de la population. Les conséquences désastreuses sur le pouvoir d’achat des citoyens n’ont pas manqué de surgir dès l’entame du mois sacré, sous la forme d’une flambée généralisée des prix des produits de large consommation. Sans vouloir verser sciemment dans l’alarmisme, nous ne pouvons détourner le regard des sombres perspectives qui se profilent dangereusement, tant dans l’imminence que pour les générations futures, il faut nous résoudre à admettre que nous avons perdu de vue jusqu’aux notions élémentaires de la construction d’une économie saine, voie incontournable qui mènerait le pays vers le statut de nation émergente. Le plus regrettable c’est que nous avons désormais le temps contre nous, en comparaison avec d’autres nations qui bien que ne possédant pas l’infime partie de nos potentialités, n’ont eu apparemment aucun mal à nous dépasser sur l’échelle des indicateurs communément admis comme instruments d’évaluation de l’état d’avancement socioéconomique des pays de la communauté internationale. La politique du replâtrage épisodique, du fonctionnement par à-coups, et des décisions improvisées au lieu et place de prospectives à long terme ont fait long feu. Il faut bien se rendre à l’évidence. Et les tergiversations en cours autour du dossier de l’industrie automobile ne font que confirmer l’incertitude trop durable dans l’action des responsables successifs du secteur. Face à une crise structurelle d’une telle acuité, il faut nécessairement retourner à l’orthodoxie économique, par des mutations en profondeur, et surtout tourner définitivement le dos aux dogmes longtemps rabâchés par une idéologie stérile car complètement vidée de son sens, et de toute façon bel et bien révolue ! Le sujet est évidemment (et malheureusement) bien loin d’être épuisé.

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