Depuis des décennies que nos quartiers historiques subissent des dépréciations, notamment à Tidjditt avec son centre de Souïka Tahtania, Derb son centre de la rue grande (Derb El Houd), Tobbana avec son centre de la Mosquée Ibn Tachefine et le palais de Hamid El Abid. L’urbanisation massive a entraîné un processus d’abandon de ces vieux quartiers considérés comme désuets et vétustes au profit de constructions plus modernes, venues occuper également des habitations abandonnées par la population coloniale. Ces trois quartiers ont néanmoins subi de profondes transformations de leur bâti et dans leur composition sociale, selon un processus de dégradation généralisé. Ces quartiers vidés d’une partie de leur population d’origine, partie ailleurs, deviennent des espaces refuges pour les populations issues de l’exode rural. Ces faubourgs continuent à connaître un long procédé de déqualification économique et sociale. D’où il a été recensé plus de quatorze métiers traditionnels disparus juste après l’opération « bulldozer en 1986». Après le départ de la population d’origine, ils continuent à devenir des poches de pauvreté, «ghettoïsées» et marginalisées. Les élus locaux, aux mandats successifs au niveau de l’APC, n’ont pas à ce jour levé le petit doigt, au moins pour poser le problème crucial de la sauvegarde de ce patrimoine. Le mouvement associatif qui fut à l’avant-garde pour réclamer et défendre le dossier du plan de sauvegarde de ces trois quartiers historiques auprès de la commission de classement des sites historiques au niveau du ministère de la Culture, à ce titre, a été mis en exergue comme arguments que les trois quartiers sont tous à la fois des lieux mythiques garant des traditions et de l’identité locale. La reconquête de ces trois quartiers qui deviennent désormais un secteur sauvegardé sur une superficie de 103ha 56 ares, selon le décret du 27 juillet 2015, doit se traduire par le renouvellement des centres urbains anciens pour se matérialiser par des transformations de diverses natures qui iront modifier en profondeur le paysage de ces quartiers d’origine médiévale. La réhabilitation ou la rénovation des habitations, pour l’apparition de nouveaux commerces de métiers traditionnels et la requalification, exigeraient, tout d’abord, des investissements culturels susceptibles de marquer par leur présence le premier temps de la «patrimoinisation»; ils iront fortement contribuer à la valorisation symbolique de ces espaces….( à suivre).
