L’eau potable sera-t-elle rare pendant l’été? Le secteur s’achemine-t-il vers un stress hydrique? Les prémices de nouvelles «restrictions» dans la distribution de l’eau potable lors de la prochaine période de réchauffement du climat, se dessinent tellement que des mesures s’imposent pour parer à toute éventualité. Le ramadhan propice à un regain de la consommation de l’eau par les ménages est une autre paire de manches. Tout compte fait, la situation actuelle des barrages ne serait pas aussi reluisante qu’on ne le croit. L’eau potable qui provient à 40% des barrages ne serait pas faite pour arranger les affaires de l’agence nationale de distribution de l’eau qui entend prendre les devants en appelant à une nouvelle «politique économique de l’eau» plutôt de recourir à une rationalisation. Provenant à 40% des barrages, la dépense de l’eau potable accentuée par le faible taux de remplissage de barrages est un vrai «tracas» auquel semble exposée aujourd’hui l’ADE. Avec un taux moyen de remplissage national de 44% arrêté jusqu’à fin mars, les inquiétudes sont en effet somme toute grandissantes chez les responsables de cette entreprise. Comment donc gérer cette situation durant les neufs mois restants de l’année 2021? Faut-il revenir aux scénarios des restrictions d’eau? Le responsable de l’Agence de distribution d’eau (ADE), n’en cache pas moins ses appréhensions sur ce qui risque d’en advenir en cas de cessation des pluies qui ont fait durant deux à trois semaines le bonheur des citoyens non sans améliorer de milliers de millimètres le taux de remplissage des barrages. Et si cette pluviométrie venait se raréfier en mai soit avant début de la saison de sécheresse? Le responsable de l’ADE tient tout de même à alerter sur le risque que cette situation peut engendrer. Pour autant, il est vrai qu’il ne faudrait guère s’alarmer car il y a le dessalement et les eaux souterraines qui sont un appui aux «eaux conventionnelles» distribuées aux consommateurs. Force cependant est de reconnaître que dans certaines wilayas où sont implantées les usines de dessalement de l’eau de mer, la production de l’eau dessalée n’est pas compatible avec les capacités réelles de production à la sortie de ces usines. En outre, les eaux souterraines ne sont pas entièrement exploitées. A titre illustratif, une métropole comme Oran reçoit une moyenne de 24 millions de mètres cubes d’eau souterraine dont seulement 2 millions de mètres cubes sont exploités annuellement, selon une étude. Ce serait donc un vrai «casse tête chinois» selon les spécialistes. Malgré que la distribution soit appuyée (fort heureusement) par le dessalement et l’eau souterraine, M.Zair estime que cela n’est toujours pas suffisant. Raison selon lui que «l’on doit passer à une démarche économique de l’eau pour ne pas dire programme de rationalisation de l’eau». L’invité de la rédaction de la chaîne 3, de la Radio Algérienne, annonce d’ores et déjà des «mesures drastiques» à l’objet d’économiser cette denrée vitale qui se fait davantage désirée. «Il y va de notre sécurité alimentaire de préserver cette denrée vitale», souligne l’orateur. «Une réduction des plages horaires de distribution s’impose, sauf reconstruction et atteinte d’une situation améliorée par des précipitations jusqu’à mai prochain», explique-t-il. Dans le détail, le premier responsable de l’ADE dit qu’«actuellement, cette plage horaire de distribution de l’eau qui est de 10 à 18 heures va être réduite et ramenée d’abord entre 6 heures à deux heures». Toutefois, dans certains cas, précise-t-il, surtout là où l’eau manquante n’est pas compensée par ailleurs, on va passer inévitablement à un jour sur deux. S’exprimant sur le début d’application du nouveau programme de distribution, l’orateur écarte toute restriction pendant le mois du ramadhan. «Le programme actuel va être prorogé jusqu’à l’après ramadhan, donc pas de restriction durant le mois sacré», affirme-t-il indiquant que la démarche préconisée sera appliquée, par contre, dès le début de la saison estivale, sous la condition «si le topo de remplissage des barrages ne s’améliorera pas d’ici là.
