Le président français Emmanuel Macron bientôt en Algérie «Un travail de mémoire commun»

Dans sa lettre, remise à son homologue algérien le président Abdelmadjid Tebboune par l’historien français Benjamin Stora, le président Emmanuel Macron annonce, entre autres, sa prochaine visite en Algérie. Après les festivités et la grande parade militaire à l’occasion du 60ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, l’historien français Benjamin Stora a été reçu par le président Tebboune, porteur d’un message pour baliser le terrain et trouver un consensus sur la question de la mémoire entre les deux pays qui, il faut le dire, se heurte au statu quo des officiels français mais surtout du président français qui, pour rappel, avait fait du thème de la repentance son cheval de bataille lors des premières élections présidentielles.
Après avoir brigué un second mandat, Macron remet au goût du jour cette revendication somme toute légitime pour l’Algérie. Raison pour laquelle l’historien français Benjamin Stora, qui avait déjà remis son rapport aux autorités françaises sur la question, a été reçu à Alger à l’occasion des festivités du 60e anniversaire de l’Indépendance de l’Algérie par le président Tebboune pour discuter des derniers développements concernant cette revendication. Les pourparlers ont convergé sur la question de la mémoire entre l’Algérie et la France. À cette occasion, Benjamin Stora a remis à Abdelmadjid Tebboune un message écrit du président français Emmanuel Macron. Dans sa lettre à Tebboune, Macron a notamment annoncé sa prochaine visite en Algérie. D’autre part, la rencontre entre Abdelmadjid Tebboune et Benjamin Stora a été une occasion pour le chef de l’État algérien d’aborder la colonisation française de l’Algérie et de proposer «un travail de mémoire commun» entre les deux pays. C’est ce que révèle en effet Benjamin Stora dans un entretien accordé à l’AFP. Dans cette Missive, le président Tebboun propose quant à la problématique de mémoire qui a été à l’origine du gel des relations bilatérales entre les deux pays avant la visite de Jean Yves Le sien, ministre des affaires étrangères françaises en Algérie à la veille des élections présidentielles en France. L’historien français, auteur du rapport « la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie», remis en janvier 2021 au président français Emmanuel Macron, rappelle que «c’est la première fois qu’il y avait une discussion côté algérien sur ces questions mémorielles depuis la publication du rapport ». En effet, Benjamin Stora note « un changement de ton » entre Alger et Paris après une période de crispation. Selon lui, le président Abdelmadjid Tebboune a réitéré sa volonté de « l’importance majeure d’un travail de mémoire sur toute la période de la colonisation, au-delà de la seule guerre d’Algérie (1954-1962)». Une vision que l’historien s’est dite dans son entretien à l’agence française AFP «partager», en rappelant que «la guerre de conquête a été très longue et très meurtrière. Elle a duré pratiquement un demi-siècle, de 1830 à 1871». Pour Benjamin Stora aussi, le travail de la mémoire ne devrait pas être circonscrit à la période de la guerre d’Algérie. «En Algérie, l’accent a été mis essentiellement sur la guerre de libération nationale (…) Il y a eu en France comme en Algérie une polarisation extrême sur l’unique séquence de la guerre et même de la fin de la guerre, les années 1960 à 1962». Le rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie commandé par l’Élysée à l’historien Benjamin Stora et remis au président français Emmanuel Macron en janvier 2021, avait été reçu favorablement par les autorités algériennes en Algérie.