Lors d’un conseil des ministres, Tebboune a «ordonné d’engager un dialogue avec les différents partenaires sociaux aux fins d’améliorer la situation socioprofessionnelle des employés du secteur» de l’éducation et de la santé, selon un communiqué officiel. Au sommet, on reconnaît qu’il y a un malaise dans le monde du travail. Cependant, les déclarations des officiels laissent indiquer que la colère du front social pourrait être sous-estimée chez certains hauts responsables. La protestation des agents de la protection civile en est la parfaite illustration. La Direction générale de la protection civile a réaffirmé, dimanche, que toutes les revendications de ses agents, inscrites dans le Statut particulier et exprimées lors de sit-in de protestation, seront satisfaites dès l’examen des statuts. Ce qui indique que les revendications ont été inscrites bien avant cette protestation. S’il y avait eu dialogue, une prise en charge des revendications et problème du secteur et une bonne représentation des pompiers, on ne serait pas arrivé à une protestation «musclée». Au demeurant, le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, a affirmé, dimanche, que le sit-in de protestation organisé par les agents de la protection civile était «une violation inadmissible en leur qualité de corps constitué particulier», les appelant à renoncer définitivement au mouvement et que la tutelle observe le droit de prendre les mesures légales à cet effet. Il va jusqu’à indiquer que le mouvement serait «actionné » par les ennemis de l’Algérie. «Nourri par des parties servant des agendas hostiles à l’égard de l’Algérie, ce mouvement intervient au moment où la tutelle a procédé à l’examen des préoccupations socioprofessionnelles des affiliés de ce corps et à la prise en charge des revendications soulevées dans le cadre de la loi, comme affirmé par le syndicat national des agents de la protection civile publié le 29 avril 2021», a indiqué le ministère dans son document. Mais le ministère de l’intérieur sait, mieux que quiconque, que ce syndicat n’est pas représentatif. Le ministère de l’intérieur devra savoir qu’il viendra un temps où la police aura son syndicat. Cette option a été discutée lors du débrayage de la police en 2014. L’heure est au calme et au dialogue, et pas autrement. La baisse du pouvoir d’achat engendré par la dévaluation du Dinar, la spéculation et la hausse des prix est à l’origine de cette colère qui finira par toucher tous les secteurs. Le dialogue est plus que salutaire à condition d’éloigner de la table de dialogue les «syndicats vautours».