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Le «politique» face au «raisonnement»!

Sous d’autres cieux, notre ministre de la santé aurait être démis de ses fonctions, juste après avoir émis l’hypothèse d’une immunité collective à 50%. Un médecin ou même un expert pourrait avancer une telle hypothèse, car n’influant pas sur le comportement du citoyen quant aux gestes barrières. Lundi, le ministre de la santé, Pr Abderrahmane Benbouzid s’est, en effet, réjoui de la diminution du nombre de cas infectés par le covid-19, évoquant, à cette occasion, une « immunité collective de la population ». C’est plutôt une « affirmation » qu’une hypothèse. Normalement, un ministre aurait demandé aux experts de mener une enquête quant à la baisse du nombre des contaminés. Ces experts ou commission devraient répondre pourquoi nous les Algériens avons été immunisés et non les Marocains ou les Français ? C’est ça un raisonnement scientifique et une approche sécuritaire. Au cours de la semaine dernière, le Dr Bekkat Berkani avait déclaré que « sur le plan épidémiologique, nous devrions savoir le comment de pourquoi nous sommes arrivés à ces chiffres qui son très bas en matière de cas quotidiens ». Pour lui, seule une enquête scientifique à même de se prononcer sur l’hypothèse d’une immunité collective. Le président de la société nationale d’immunologie, le Pr Kamel Djenouhat estime « qu’il est très probable que le taux d’immunité collective des Algériens ait dépassé 50%, ce qui explique la baisse des cas » donc, c’est juste une hypothèse. Le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) ne croit pas à l’hypothèse de l’immunité collective concernant la pandémie de la Covid-19 en Algérie. Le rythme lent de la vaccination contre la Covid est un autre sujet qui préoccupe le praticien. A la question de l’immunité collective, il dira: «personnellement je ne suis pas adepte de cette conception des choses dans la gestion de l’épidémie: affirmer une telle chose, c’est justement s’appuyer avec des données scientifiques prouvées et des études de terrain, en pratiquant des tests sérologiques sur les échantillons de prélevés; des échantillons qui soient vraiment représentatifs en termes de nombres et de proportions (âge, sexe) et par rapport à la situation géographique afin de pouvoir avancer une telle hypothèse. En ce qui concerne les chiffres qui ont été rapportés, au moins jusqu’à aujourd’hui suivant le nombre de dépistages de PCR réalisés, nous en sommes à 120 000 cas prouvés officiellement depuis le début de la pandémie. Or, l’on sait bien que le dépistage par PCR est très faible chez nous, chose qu’on disait depuis le début, il conviendrait peut-être de multiplier ce chiffre par 2, 3, 4, voire 5 fois». «Personnellement j’opte pour une multiplication par 5 ce qui va nous faire 600.000 cas dépistés depuis le début de la pandémie chez nous. Et sur cette base, je pense qu’on est très loin du compte pour dire que nous avons atteint l’immunité collective», a-t-il estimé. Donc, sans enquête et étude, aucun responsable politique n’a le droit d’avancer une telle hypothèse. Le politique ne devrait pas l’emporter sur la «rationalité». Le ministre aurait dû évoquer le «pourquoi» du retard dans l’acquisition du vaccin et le retard de la campagne de vaccination.

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