Les cours du pétrole se sont offert une nouvelle hausse, lundi, grâce à des facteurs techniques liés à l’expiration de contrats à terme, à quelques heures d’une réunion de l’OPEP dont le marché attend peu. Les cours du pétrole poursuivent leur progression sur les bourses mondiales. Le prix du baril de «Brent » s’est installé à 91,15 dollars, en hausse de 1,12 dollar sur l’Intercontinental Exchange Futures (ICE) de Londres, alors que celui du baril de « Light sweet crude » a constitué 86,91 dollars, après une augmentation de 1,09 dollar, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Devant les prix du baril au plus haut depuis les sept dernières années, les treize membres de l’OPEP se réunissent aujourd’hui où il est question d’une nouvelle hausse de la production de pétrole. De nombreux analystes s’attendent pour le mois de mars à ce que cette augmentation atteigne les 400.000 barils par jour. « Cela dit, nous n’excluons pas complètement une hausse plus importante, compte tenu des prix élevés du pétrole et de la récente sous-production de l’Opep + », souligne Capital Economics. Le prix du pétrole n’est pas seulement affecté par la pandémie mais aussi par les crises géopolitiques. Oublié les craintes suscitées fin 2021 par le variant Omicron, le marché se focalise désormais sur les fortes tensions géopolitiques qui impliquent des mastodontes de la production et de l’exportation d’or noir tels la Russie, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis et qui font planer des menaces sur l’approvisionnement. « L’invasion russe de l’Ukraine entraînerait des sanctions très dures », ce qui ferait encore grimper les prix, explique Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb. Mais en réalité, certains membres du cartel n’arrivent pas et ne parviennent pas à assurer leur quota. « La sous-performance et l’inaction de l’Opep + ont soutenu la hausse des prix du pétrole, car le groupe n’a pas atteint ses objectifs de production déclarés, soit des centaines de milliers de barils », insiste Louise Dickson, analyste pour Rystad Energy. qui ajoute que l’Arabie saoudite pourrait décider d’ajouter des barils en plus de son quota, le royaume étant l’un des seuls membres à pouvoir accélérer sa production si nécessaire. Et « les Saoudiens ont clairement fait savoir qu’ils ne voleraient pas au secours des autres membres, en dépassant leur quota pour compenser les moindres volumes » de leurs partenaires, ajoute Bjarne Schieldrop. Ce qui laisse croire que les prix pourraient encore grimper.