Le pétrole à 100 Dollars…

Rien ne semble désormais pouvoir arrêter la folle remontée des cours pétroliers vers les 100 dollars, seuil dont le baril de Brent et de WTI se rapprochent depuis des semaines, moins de deux ans après un krach historique. L’Agence internationale de l’énergie a prévenu, dans son dernier rapport mensuel, que la demande mondiale devrait dépasser cette année son niveau pré-pandémique grâce à l’accélération des campagnes de vaccination, combinée à de nouveaux variants moins dangereux et qui ne justifient donc pas le retour à des confinements stricts. La demande devrait ainsi s’établir, en moyenne, à 99,7 millions de barils par jour en 2022, selon l’organisation, soit environ 200.000 barils par jour de plus que le niveau record de 2019. L’AIE soulignait par ailleurs que les stocks des pays de l’OCDE ont diminué de 6,1 millions de barils en novembre, à un nouveau creux depuis 2014 à 2,76 milliards de barils. Les données préliminaires pointaient en outre vers une nouvelle baisse de 45 millions de barils en décembre. Cependant, l’Arabie saoudite a augmenté les prix du pétrole pour les clients en Asie, aux Etats-Unis et en Europe après la flambée du brut à près de 95 dollars le baril, d’après «attractive area». La société d’Etat Saudi Aramco a augmenté toutes les qualités pour son principal marché asiatique en mars. La société a relevé son principal pétrole arabe léger pour la région de 60 cents à partir de février à 2,80 dollars le baril au-dessus de la référence qu’elle utilise, toujours selon le média. Les autres qualités asiatiques ont bondi de 40 à 70 cents le baril. Les prix américains ont été augmentés de 30 cents. «Tout bouge! La Banque d’Angleterre bouge, la BCE se dit prête à le faire, cela a interrompu la montée du dollar de ces dernières semaines qui mettait un couvercle sur la montée du cours du baril de pétrole brut », a affirmé l’analyste d’Again Capital, comme relayé par «Capital». Le cours de l’or noir s’est aussi tendu alors que des tempêtes hivernales s’abattent sur les Etats-Unis du Texas à l’Ohio ainsi que dans le nord-est. «On commence à avoir des problèmes de production et de logistique, de pipelines gelés, de rivières gelées», a relevé John Kilduff, soulignant aussi que la situation de fourniture de gaz de chauffage était tendue dans certains Etats du nord-est. « Avec ce froid qui s’est installé ces dernières semaines, la demande de fioul pour le chauffage est forte », ce qui devrait soutenir les cours, a-t-il ajouté. Comme le prix du pétrole va grimper, les autres produits vont aussi connaître une flambée sur le marché international.