Le nombre d’élèves scolarisés augmente de 3,8% en 2019-2020. Et la qualité de l’enseignement ?

De plus en plus d’élèves scolarisés, de “féminisation”, mais paradoxalement de moins en moins d’infrastructures et de qualité d’enseignement à cause de la ”surcharge” en Algérie. Une si difficile inéquation à laquelle les pouvoirs publics de tutelle devront réfléchir minutieusement. La population scolarisée est en effet en évolution constante en Algérie. Le dernier bulletin de l’ONS prévoyait une population résidente totale de 44,7 millions d’habitants au 1er janvier 2021. La population scolarisée, elle, n’échappe pas à la règle et suit tout naturellement la même tendance haussière. Comment et où loger ce flux d’élèves sans cesse croissant d’année en année ? Le gouvernement a pris des mesures pour augmenter les capacités d’accueil. Si le rêve des élèves dans les établissements surchargés est d’être soulagés de la pression des classes se réalise, qu’en sera-t-il de la qualité de l’enseignement sachant que la population scolarisée poursuit encore son accession avec une prédominance des élèves des classes préparatoires et du primaire ? Depuis la reprise suite à la trêve d’une semaine du 28 janvier “retardée” à cause du Covid -19, les parents d’élèves ne cessent d’évoquer le lancinant problème de “surcharge des programmes” et de certaines difficultés rencontrées par les élèves dans l’assimilation, l’apprentissage et la préparation des devoirs à cause de cette coupure “très courte” des bancs des classes. Cette “mauvaise programmation “telle que relayée sur les lèvres des parente d’élèves rejointe d’ailleurs par les syndicats autonomes, risque de produire ses effets sur la qualité de l’enseignement pour ce qui reste du cursus scolaire. Ce qui renvoie à penser que des “mécanismes” ne seront pas à écarter pour réduire l’impact des programmes “surchargés” subis par les élèves, sachant que deux mois nous séparent du mois de ramadhan et au cours duquel, l’apprentissage ne serait pas le même à cause du carême. Entre temps, on assiste, depuis janvier 2021, à un “sursaut ” en haut de la population scolarisée. Ce qui risque de peser sur la qualité de l’enseignement et des programmes si des solutions ne sont pas apportées. A en témoigner par les chiffres récents de l’ONS qui rebondissent telle une véritable “bombe à retardement “ selon les termes des professionnels de l’éducation nationale et auxquels il va falloir, à coup sûr, trouver des “alternatives “. Le nombre d’élèves scolarisés durant l’année scolaire 2019-2020 a enregistré une hausse de 3,8% pour atteindre 9.561.350 élèves, avec un taux de féminisation de 49%, a appris l’APS lundi auprès de l’Office national des statistiques (ONS). Durant l’année scolaire 2019-2020, le nombre des enfants scolarisés a augmenté de plus de 349.710 élèves, soit une croissance de 3,8%, pour totaliser 9.561.350 élèves contre 9.211.640 en 2018-2019, selon les chiffres de l’ONS qui révèlent également un taux de féminisation de 49% l’année précédente, avec 4.718.548 filles. Les principaux indicateurs du secteur de l’éducation nationale montrent une évolution constante d’une année à l’autre du nombre des élèves scolarisés à travers les différents cycles de l’enseignement (préscolaire, primaire, moyen et secondaire), précise l’Office sur la base de ces données qui proviennent du ministère de l’Education nationale. Les élèves du palier primaire (y compris les élèves du préparatoire) ont représenté 54% du total des élèves scolarisés tandis que le reste est réparti entre les cycles moyen et secondaire. Quant aux enseignants, leur nombre à atteint 473.166 durant l’année scolaire 2019-2020 contre 478.985 l’année d’avant, enregistrant ainsi une légère diminution de 1,2%. S’agissant des établissements scolaires, les données de l’Office ont relevé que le secteur de l’éducation comptait 27.426 établissements dont 19.308 écoles primaires, 5.630 collèges et 2.488 lycées. Selon les mêmes données, le nombre d’élèves ayant bénéficié de l’enseignement préparatoire durant l’année scolaire 2019-2020 s’élève à 505.857, contre 495.481 élèves durant l’année précédente, en hausse de 2%. Cette tendance haussière a été relevée également pour le nombre des enseignants qui s’est établi à 17.927, soit 136 nouveaux enseignants, ainsi que pour le nombre de salles de classes utilisées dans ce cycle et qui ont connu une hausse de 52 classes pour totaliser 16.953 classes, détaille l’office. Quant au cycle primaire, la même source indique que le nombre d’élèves inscrits s’élevait à 4.669.417, en progression de 3,4%, avec un taux de féminisation de 48%. Le nombre des nouveaux inscrits en première année s’est établi à 939.147 (+4.626 élèves). L’effectif des enseignants du primaire a diminué de 6% (-11,929 enseignants) pour totaliser 187.921 durant l’année dernière. Les statistiques de l’ONS montrent également que le nombre des établissements s’élève à 19.308 écoles, en hausse de 217 écoles. Le nombre de salles de classes utilisées dans ce cycle a atteint 133.816. Autre chose, la répartition des élèves par région fait ressortir que la wilaya d’Alger recensait toujours le plus d’élèves dans l’enseignement primaire avec 355.323 élèves, suivie des wilayas de Sétif, Oran, et M’Silla. Pour l’enseignement moyen, le nombre d’élèves a dépassé les trois millions (+4,8%), avec un taux de féminisation de 48%. L’effectif des enseignants a augmenté de 3.668 nouveaux enseignants pour totaliser 162.733 enseignants. Le nombre des établissements du cycle moyen a atteint 5.630 durant l’année scolaire 2019-2020, enregistrant une hausse de 2,1% par rapport à l’année scolaire 2018-2019. La répartition par wilaya des élèves du cycle moyen met en avant une forte concentration à Alger avec plus de 8% par rapport au total des élèves, suivie de Sétif, Oran, Blida, et Batna. Les indicateurs du cycle secondaire sont également en hausse. Le nombre d’élèves a atteint 1.262.641 (+39.968 élèves) avec un taux « important » de féminisation (58%). L’effectif des enseignants a totalisé 104.585 soit 2.306 nouveaux enseignants. De même pour les établissements, un nombre de 2.488 est répertorié, soit une hausse de 2,3%. La wilaya d’Alger s’accapare toujours la première place avec 114.605 élèves (9% du total national), suivie de Sétif, Batna et Oran. S’agissant du taux de féminité dans ce cycle à l’échelle nationale, l’Office note que Boumerdes et Skikda se positionnaient en tête avec, respectivement, 62,33% et 62,20%.