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Le Mali en danger

Des membres de l’armée malienne ont arrêté, lundi, le président, le Premier ministre et le ministre de la Défense du gouvernement intérimaire, après un remaniement, accentuant le chaos politique dans le pays après le putsch militaire de l’an dernier. Quelles options pour une sortie de crise inédite? Par Joël Ruet qui préside The Bridge Tank, membre actif du groupe d’engagement du G20 avec les think tank». A l’heure où Bamako s’enfonce dans la nuit, Bah Ndaw, le président militaire de la transition et son Premier ministre civil, Moctar Ouane, portés au pouvoir en 2020 par un coup d’Etat militaire même si se justifiant de la légitimité de la rue, sont bel et bien otages des mêmes militaires, dans la caserne de Kati. L’aéroport et la télévision sont bouclés par la garde nationale. Les mutins demandent à celui qu’ils ont porté au pouvoir de renoncer au remaniement gouvernemental promulgué aujourd’hui, de démettre son Premier ministre… et surtout de ne pas démissionner avec lui. C’est là que le président élu, Ibrahim Boubacar Keïta, avait été conduit de force le 18 août 2020 par des colonels putschistes pour annoncer sa démission. Ce sont, semble-t-il, les mêmes colonels qui sont à la manœuvre neuf mois plus tard. Leurs intentions ne sont pas connues. En 2012, le Premier ministre, Modibo Diarra, arrêté par des putschistes, avait été forcé à la démission. Une grande partie de la communauté internationale a condamné dès hier soir «fermement la tentative de coup de force». La mission des Nations unies au Mali, la Communauté des Etats ouest-africains (Cedeao), l’Union africaine, la France, les ?tats-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Union européenne ont affirmé dans un communiqué commun «leur ferme soutien aux autorités de transition». Ils ont rejeté par avance tout fait accompli, y compris une éventuelle démission forcée des dirigeants arrêtés. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a également appelé dans un tweet «au calme» au Mali et à la «libération inconditionnelle» de ses dirigeants civils. Selon des diplomates, le Conseil de sécurité de l’ONU pourrait tenir une réunion d’urgence dans les prochains jours sur la situation au Mali. Et le médiateur de la Cedeao, Goodluck Jonathan, est annoncé pour ce mardi à Bamako, a-t-on appris de sources diplomatiques. L’Algérie a exprimé, mardi, son «ferme rejet» de toute action visant à changer le gouvernement au Mali par la force, appelant les acteurs maliens à privilégier le dialogue pour un déroulement paisible de la transition, indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. «L’Algérie suit avec une très grande préoccupation les derniers développements intervenus en République du Mali et souligne son ferme rejet de toute action de nature à consacrer un changement de Gouvernement par la force, en violation du principe cardinal de l’Union Africaine en la matière», souligne le ministère. Le Mali s’enfonce dans une crise qui pourrait lui être fatale. Elle risque même de basculer dans la violence. La communauté internationale devra agir et réagir pour rétablir la paix au Mali et laisser les Maliens décider de leur sort.

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