Par Hocine Smaâli
Le doublage du film « L’opium et le bâton » a été achevé, après plus de trois années de travail et l’avant-première de cette nouvelle version en tamazight, adapté du roman éponyme de Mouloud Mammeri, sera diffusée en décembre prochain. C’est ce que nous apprenons du Haut commissariat à l’amazighité (HCA) qui est un partenaire dans ce travail de doublage lancé en 2017 et chargé aussi de faire la promotion de ce film à travers l’ensemble du territoire national. Cette nouvelle version sera diffusée le 28 décembre, dans le cadre de la célébration du centenaire de l’écrivain et anthropologue Mouloud Mammeri (1917-1989), a-t-on appris de la même source. Le travail de doublage a été accompli par le producteur-réalisateur Samir Aït Belkacem qui a pris «le temps nécessaire pour fournir un travail propre et bien ficelé», soulignant que le HCA a accompagné le projet en «prenant en charge les considérations légales et financières liées à ce travail, notamment les autorisations du réalisateur du film, Ahmed Rachedi, ainsi que ses droits». Le réalisateur Samir Aït Belkacem qui est connu dans le domaine du doublage de films de dessins animés en tamazight, est l’auteur de plusieurs travaux, dont nous citons : L’âge de glace, Les Mucucu, Le monde de Narnia, Sharek et bien d’autres. Samir Ait Belkacem est lauréat de plusieurs prix et distinction ; en juin 2017, il décroche en Italie le prix Ostana qui récompense les créateurs en langues maternelles minoritaires ou minorisées de différents continents.
Comme il remporte, en mars 2013, l’Olivier d’Or dans la catégorie doublage pour Kiki (Vic le viking), lors de la 13e édition du Festival national du film amazigh organisé par le HCA. L’Opium et le bâton écrit par Mouloud Mammeri et adapté, en 1969, au cinéma par Ahmed Rachedi, est parmi les films les plus vus en Algérie. Le film évoque la guerre d’Algérie où le docteur Bachir Lazzak quitte Alger pour Thala, son village natal dans la montagne. A Thala, dans ce village kabyle pendant la guerre, d’un côté la présence de l’armée française et le long cortège des sévices que l’on connaît, de l’autre un village avec des habitants engagés dans la vie dure des champs et qui peu à peu se trouvent entraînés dans la lutte pour la libération du pays.
« Le film « l’opium et le bâton » est considéré comme l’un des meilleurs films algériens sur le plan artistique, sa force réside aussi dans le casting, sans doute le plus important dans un film algérien », diront unanimement les spécialistes du cinéma Algérien. En plus des stars algériennes: Sid Ali Kouiret, Rouiched, Mustapha Kateb, Hassan El Hassani, Abdelahalim Rais et Brahim Hadjadj, il y avait également de grands comédiens français: Marie-José Nat, Jean-Claude Bercq et surtout Jean-Louis Trintignant. La musique est signée également par le grand compositeur français Philippe Arthuys, qui composa pratiquement tous les films de Mohamed Lakhdar Hamina. Il faut dire aussi que c’est le quatrième film qui évoque directement la guerre d’Algérie à être présenté durant le Festival de Cannes, après le « Vent des Aurès » en 1966, « la bataille d’Alger » en 1965 et « Les Hors la loi » en 2010.
