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Le docteur Lyés Mérabet à propos du Covid-19 dans le pays. «La situation est grave!»

Des Algériens paient “cash” leur optimisme démesuré face à la pandémie. Les résultats n’ont pas tardé. Saturation des lits des hôpitaux, difficultés de prise en charge et des soins intensifs pour les malades de Covid, complexité de prise en charge d’autres pathologies … Les “dysfonctionnements“ s’accumulent, fruits des erreurs d’appréciation de la population. A analyser les chiffres actuels, il apparaît que les Algériens n’ont pas su répondre ni prévenir les dangers du Covid, ayant du mal à en guérir et “remettant” aux calendes grecques l’adage qui dit pourtant “prévenir vaut mieux que guérir”. La pression est terrible sur les médecins. Les moyens de protection élémentaires comme le masque et le gel liquide manquent. Et comme le prix “cash” à payer ne vient pas seul, certains types de commerce vont devoir fermer boutique à partir de 15h. Le relâchement a été flagrant. Alors que l’accalmie régnait, on a presque tout fait sauf ne pas se relâcher. Une quasi-certitude que de dire qu’une partie de la population a “sous-estimé” voire “sous-évalué” les risques de cette pandémie. Force cependant est d’admettre qu’ils n’ont pas cru si bien s’y tromper. Maintenant que la situation épidémique et les bilans sont venus se greffer aux autres “maux” de l’économie, le pire serait à craindre si une “conduite” sérieuse à tenir n’était pas prise par les citoyens. Spécialistes, syndicats et praticiens de la santé sont unanimes sur la “force de frappe” réelle et aveugle du Covid-19 si jamais la vigilance n’était pas redoublée. Les pertes humaines du fait de cette pandémie peuvent le témoigner. Question simple : est-il encore temps d’agir et vite ? La réponse est manifestement “oui”. Mais par quoi faut-il commencer au juste? Pour le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, c’est parce qu’on a été «trop optimiste» .Pourquoi ? C’est en sous-évaluant la situation sanitaire créée par la pandémie du Covid-19, que l’on n’a pas su répondre convenablement aux dangers qu’elle représente pour les Algériens, explique-t-il. La liste des contaminés de Covid-19 ne cesse de s’allonger. Elle vient de franchir la barre des 900 cas au cours des dernières 24 heures. Ce qui dépasse de très loin (presque huit fois le bilan optimiste de 143 contaminés enregistrés il y a plus de deux mois).Le docteur Lyés Mérabet tire la sonnette d’alarme. Il signale que 136 membres des personnels soignants sont décédés sur les quelque 10.000 à avoir été contaminés depuis l’apparition de cette maladie. Il a commenté la situation épidémique du pays en analysant qu’après un calme relatif, celle-ci «est en train de s’aggraver, chaque jour», avec un flux de malades «de plus en plus important» vers les établissements hospitaliers, y engendrant, dit-il, «une pression terrible, au détriment de la prise en charge d’autres pathologies». Le Docteur qui s’est exprimé mardi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio Algérienne, observe que «tous les services de santé affichent complet». Ce qui, selon lui, empêche de placer un malade «nécessitant une place en soins intensifs». Cela indique clairement, selon lui, que la situation «est en train de se détériorer et de s’aggraver». Pour celui-ci, la priorité, aujourd’hui, est de pouvoir disposer, le plus rapidement possible, des moyens de protection, lesquels, observe-t-il, «font actuellement défaut». Après que le nombre des contaminations ait, à un moment, chuté, commente-t-il, cela a donné l’impression que l’effort consenti au début de la pandémie «n’était plus nécessaire», entraînant de fait un relâchement à tous les niveaux, «y compris en matière de disponibilité de tous les moyens de protection». Afin de juguler «ce fléau», l’intervenant estime «qu’on aurait pu, depuis des mois, s’organiser autrement», en aménageant, face à l’urgence du moment, des espaces de soins de grande capacité, gérés par des pools sanitaires pluridisciplinaires. En même temps que de mobiliser ces espaces, l’invité appelle à revoir totalement le circuit de prise en charge des malades et celui du dépistage, de créer des espaces où confiner les personnes porteuses du virus, et d’autres réservés aux personnels de la santé. De plus, ajoute-t-il, il faudrait, parallèlement, penser à assurer la prise en charge des personnes atteintes d’autres pathologies, «recalées en matière de priorité».

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