Nadir Larbaoui a pris, samedi après-midi, au Palais du Gouvernement à Alger, ses fonctions de Premier ministre lors d’une cérémonie de passation de pouvoirs avec M. Aïmene Benabderrahmane. «Je voudrais présenter mes remerciements et exprimer toute ma considération et ma reconnaissance au président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, pour la confiance placée en ma personne et pour m’avoir honoré de cette haute mission, au service du pays et de l’Algérie nouvelle», a déclaré M. Larbaoui à l’issue de la cérémonie de passation de pouvoirs, espérant être «à la hauteur de cette confiance». Le Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane, a donc été démis de ses fonctions par le président Tebboune, après avoir tenu son dernier Conseil du gouvernement, le 08 de ce mois et surtout à quelques encablures de la tenue des futures joutes électorales que sont les présidentielles, s’accordent à dire les observateurs très au fait de l’évolution de l’échiquier politico-économico-financier du pays. L’ex-Premier ministre qui a succédé à Abdelaziz Djerrad en 2021, a été remplacé par l’ex-diplomate Nadir Larbaoui, ex-chef du cabinet de la Présidence de la République d’El Mouradia à Alger, ancien avocat et diplomate algérien et, aussi, ancien joueur international de l’équipe algérienne de handball. En septembre 2021, il est nommé ambassadeur et représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies à New York. La gestion du staff gouvernemental et des affaires du pays par Aymen Benabderrahman a connu un vrai essoufflement surtout après la présentation de sa feuille de route qu’est la déclaration de politique générale devant les deux Chambres parlementaires au mois d’octobre dernier. Les élus de la Chambre basse ont tiré sur lui à boulets rouges que ce soit en plénière ou dans les coulisses de l’Hémicycle surtout après le recours à la langue de bois pour masquer ses erreurs où il a laissé des plumes. En effet, l’ex-Premier ministre, démis de ses fonctions, avant-hier, a versé dans une évaluation avec des perspectives pour le moins exagérées de sa gestion de ce portefeuille surtout que plusieurs ministres de son staff gouvernemental ont été démis eux aussi de leurs fonctions par le premier magistrat du pays, pour incompétence dans la gestion de leurs secteurs respectifs d’où des retards, des stagnations, entre autres auxquels s’ajoutent la grogne et le mécontentement des citoyens devant ces dysfonctionnements et devant le pouvoir d’achat avec une inflation galopante. L’ex-Premier ministre a essuyé des salves dévastatrices d’abord par les députés de la Chambre basse lorsqu’il « s’amusait » à grossir les chiffres des développements et réalisations survenus dans plusieurs secteurs, entre autres, celui du tourisme où il avait annoncé en grandes pompes devant le Parlement et le Sénat que 02,5 millions de touristes ont visité l’Algérie ces 08 derniers mois. La gestion de la collectivité locale traîne encore le pas devant le statu quo et le black-out qu’opposent ces élus aux doléances des citoyens. On reproche à l’ex-Premier ministre la non prise de décisions et surtout son mutisme constaté face à des situations chaotiques qui paralysent et entravent le développement socio-économico-financier du pays dans un contexte lourd de conséquences, émaillé par la phase cruciale qu’est l’après crise sanitaire et crise financière. Les hommes d’affaires algériens lui reprochent, notamment, son manque de pragmatisme, d’endurance, de persévérance et surtout d’ancrage politico-financier pour booster l’économie algérienne et drainer les investisseurs.
