La LFP 2021 est passée comme une lettre à la poste dans les deux Chambres. Le débat était «pauvre». Le débat en dehors des deux Chambres n’a pas eu lieu. Chez nous, l’élite est marginalisée dans de tels débats. Nous connaissons le niveau des députés et des sénateurs. Ils ne réagissent qu’après les réactions suscitées autour d’une loi et rapportées par la presse. Les partis siégeant au Parlement, dont ceux majoritaires, ne favorisent pas le débat autour des lois de finance ou autres lois. Dans cette LFP, il a été décidé la clôture du fonds de lutte contre le cancer. Un point qui est presque passé inaperçu. Et pourtant, le cancer tue beaucoup en Algérie. Le cancer fait peur. Le Pr Messaoud Zitouni, chargé du suivi et de l’évaluation du Plan national de lutte contre le cancer 2015/2019, a appelé les autorités à « réactiver » le fonds national de lutte contre le cancer en Algérie. «Cette exclusion est une grave erreur (…) le cancer prend de l’ampleur d’année en année avec plus de 45.000 nouveaux cas par an », a-t-il dit, citant plusieurs facteurs, dont le changement de mode de vie et le vieillissement de la population. Il estime que cette décision est préjudiciable pour les malades. Il estime que ce fonds devait être dépensé pour l’acquisition des mammographes pour le diagnostic précoce de cancer de sein, qui vient en tête des types de cancer en Algérie. Chez nous, 45.000 nouveaux cas par an sont enregistrés. La récupération par le Trésor public de ces fonds est due, au premier degré, à «la bureaucratie» qui a entravé l’exploitation de plusieurs de ses chapitres, a-t-il précisé, indiquant que «son utilisation n’a pas dépassé le taux de 1% alors que le Comité pilote a présenté des méthodes d’exploitation optimale des fonds de ce compte pour ne pas les restituer au Trésor public». Le Pr Zitouni a proposé des solutions face à cet état de fait et l’ampleur du cancer. Un débat entre spécialistes et experts serait plus que nécessaire.