L’après chantier du tramway, la mobilité en question

Sept années d’attente et de souffrances quotidiennes ont été endurées par les habitants de Mostaganem. En effet, le grand chantier à ciel ouvert du fameux tramway a provoqué un bouleversement dans les habitudes des citoyens au cours de leurs déplacements. A pied, à bord de leurs voitures ou même dans leurs quartiers, ils ont subi les épreuves les plus terribles en matière de mobilité, de pollution environnementale ainsi que des émissions des gaz CO2. Cette situation est en phase de dénouement. La réception d’une première tranche de 2,4 kilomètres ne tardera pas longtemps. Toutefois, et bien que tout le monde ait hâte de voir le tramway en fonction, peu sont les citoyens voire même les responsables qui semblent présager le devenir de la circulation mécanique et de la mobilité dans le Mostaganem de l’après chantier. La ville étouffe déjà, le tracé du tramway a bouleversé le dessin de son tissu. La mobilité souffreteuse risque de subir plus de complications. Si toutes les extensions déjà réalisées présentent des anomalies en matière de circulation, des hétérotopies spatiales innombrables apparaîtront dans Mostaganem, une fois le tramway en fonction. Le centre-ville est à la recherche d’un plan de circulation des plus adaptés. Pourquoi cet immobilisme vis-à-vis de l’adoption d’une stratégie urbaine innovatrice qui puisse, d’une part, désengorger le noyau central, tout en revalorisant ses liaisons avec les nouveaux tissus. La circulation au niveau des deux nœuds, résultant de la réalisation du viaduc, provoquera certainement une contusion. La circulation risque de devenir infernale au niveau de l’intersection route de Pélissier – viaduc surtout que l’aménagement de ce dernier laisse à deviner que le «double sens» est d’ores et déjà adopté. Entre-temps, le citoyen éprouvait déjà toutes les peines à se déplacer, à s’immobiliser, en véhicule ou à pied, la difficulté étant la même, le périple à chaque fois lassant et parfois risqué. Mostaganem mérite bien d’être repensée, son centre-ville a besoin de respirer. Sans un sursaut de la politique de gestion urbaine, elle restera hélas longuement diffuse. L’anticipation sera salutaire, car un tramway qui ne contribue pas à la fluidification de la circulation, risque d’être scandaleusement critiqué. Cela étant, un plan de circulation devra faire l’objet d’une étude approfondie qui aura pour objet la ville dans sa totalité et non pas de quelques fragments. Désormais, ce serpent fait partie du corps de la ville, son antidote doit être efficace.