Accueil » RÉGIONS » L’Algérie nouvelle sur la voie des changements

L’Algérie nouvelle sur la voie des changements

Les inquiétudes sur l’action la cohésion sociale prennent, avec les crises économiques et sanitaires récentes, une ampleur particulière. Outre la montée des inégalités, de nombreuses lignes de fracture affaiblissent le ciment de notre société. Face à cette situation, les pouvoirs publics demeurent en première ligne. Quand on demande à nos concitoyens de désigner les acteurs les plus légitimes à intervenir pour améliorer l’action sociale, ils citent d’abord l’?tat qui centralise à son niveau plus de 90% des prérogatives alors que les collectivités locales restent à la traîne. Seul une intime partie d’entre eux s’en remet à l’action individuelle à travers les associations caritatives et humanitaires. Voilà qui constitue pour les pouvoirs publics une marque de confiance mais surtout un défi renouvelé dans un contexte où l’Etat comprendra qu’il est temps de faire décentraliser certaines prérogatives vers les collectivités locales et les wilayas. Historiquement’ l’Algérie s’est caractérisée par un Etat centralisé, sous les effets conjugués de la monarchie Napoléonienne depuis 132 ans qui s’éternisent à nos jours. Il y a urgemment nécessité d’un rééquilibrage des prérogatives et compétences et leur répartition entre l’Etat et les collectivités locales. Il s’agit donc à la fois de mieux répondre aux attentes et aux besoins de nos concitoyens les plus vulnérables, de renforcer les dispositifs de prévention et de trouver de nouvelles modalités d’action contre les conséquences sociales de la pauvreté, du chômage, des inégalités sociales et les zones d’hombre, etc… Mais quelles sont les méthodes les plus appropriées à cet impératif de promotion de la cohésion sociale et par quels acteurs peuvent-elles être portées ? Prenons l’exemple du ministère de la solidarité à l’époque de Ould Abbes, en créant un mécanisme bureaucratique intermédiaire appelé ADS qui a compétence régionale, comme une tutelle régionale qui empiète sur les prérogatives des directions de l’action sociale de wilaya et les collectivités locales. Il serait judicieux, dans la nouvelle loi sur les communes, que ces prérogatives sociales soient dévolues aux collectivités locales qui sont plus proches de leurs administrés pour permettre aux ayants droits d’être remplis dans leurs droits avec diligence, transparence et utilisés à bon escient. En effet, les collectivités locales sont en principe les principales actrices des politiques de cohésion sociale à travers entre autres, l’aide sociale à l’enfance, la protection maternelle et infantile, les dispositifs d’insertion sociale et économique des jeunes, la prise en charge de l’handicap et de la perte d’autonomie, etc. Le ministère se limitera à exercer sa mission de tutelle et de bailleurs de fonds, assurant la gestion des établissements socio-sanitaires. Un autre exemple, il s’agit du ministère de l’emploi et de la sécurité sociale qui empiète sur la réglementation relative à la gestion de sécurité sociale, de la retraite, le chômage, de sa fonction originale de tutelle, il est devenu gestionnaire à part entière de ces organismes en rappelant que ces institutions sont un acquis incommensurable des travailleurs fruits de haute lutte syndicale. Ces organismes doivent être, selon les lois qui les régissent, gérés par des conseils d’administrations, leurs membres sont composés respectivement par des collèges de représentants des travailleurs et du patronat. Les directions de ces organismes se limitent à présent à la gestion administrative courante recevant des directives directement du ministère au lieu des conseils d’administrations. Il existait auparavant des conseils d’administrations qui furent phagocytés par l’administration de tutelle avec la complicité et le silence de la centrale syndicale de l’époque. L’Algérie nouvelle doit être aussi synonyme à la rupture pour que l’Etat et ses institutions se mettent à la hauteur des exigences sociales du moment. On remarque que les ministres se renouvellent au grès des décisions présidentielles, une fois installés dans leurs fauteuils ministériels, ces derniers s’évertuent à gérer leur département ministériel comme à l’accoutumé sans penser à formuler un grain de rupture dans leur gestion. Par la voie de conséquences, leurs gestions se suivent et se ressemblent et continuent à occuper l’espace de la bureaucratie récurrente et autiste.

À propos Mohamed Krelifa

Laisser une réponse

Votre adresse email ne sera pas publiéeLes champs requis sont surlignés *

*

x

Check Also

Environnement. Des eaux usées en pleine nature

Selon un expert en agronomie, ...

Les dessous du Souk de Ain Sefra. Des bénéfices du simple au double

Les ménagères Mostaganémoises et les ...

APC de Mostaganem. Les nouveaux élus ont du pain sur la planche

De tout temps, les APC ...

Elus locaux. Président d’APC rôles et missions

C’est avec amertume et désolation ...

Collectivités. L’Assemblée populaire communale en phase de mûrissement

De tout temps, les APC ...