Nous sommes les seuls parmi les espèces où les mâles tuent les femelles ». Françoise Héritier
Suite & fin
Le défi que se lancent les névrosés «normaux», au nom du progrès comme l’a fait ce médiocre psychiatre, débouche immanquablement sur un échec, en passant par des massacres si besoin, c’est de trouver des justifications indigestes comme «bouche-trous» imaginaires pour combler la déficit de l’ignorance. L’aspect indigent éructé par Khayati, reprochant implicitement aux parents de la jeune Chaimaa leur manque de discernement quant au relationnel, prouve la logique de la continuité dans le schéma traditionnel qui impose l’autorité archaïque de l’éducation des parents. L’imposition du culte de silence devient une vertu hélas. Outre cette dimension, nous tenterons de dire que notre lumière au milieu des ténèbres islamiques montre que nous ressemblons à des papillons pris dans le piège de la toile d’araignée surmoïque qui met en avant les pulsions mortifères. L’interdit fait bon ménage avec la régression sociale qui prend pour cible une fois de plus la femme, considérée comme responsable de tous les maux. Pour contourner l’autonomie stop and go, il faudrait s’instruire auprès d’imminents prêcheurs et écouter les conseils prodigués pour battre la femme, thème favori de cette horde de fanatique. Si on fait une chronologie temporelle, on pourra se rappeler qu’à une époque où l’analphabétisme et l’ignorance étaient loi, certains députés discutaillaient sur la longueur du bâton à utiliser pour châtier la femme, objet de désir et de convoitise comme le disait Rachid Mimouni. Abordant la question du féminicide, lydie Bdiou nous fera savoir que Le féminicide existe avant le mot. «Le passé regorge de femmes assassinées seulement en raison de leur sexe. Le crime n’était pas saisi dans sa singularité, mais il convient de replacer le phénomène en perspective. Si des femmes ont été brutalisées, violées, réduites en esclavage, torturées, tuées depuis des siècles, les logiques de leur mise à mort sont spécifiques: elles ne sont pas tuées de la même manière que les hommes, ni avec la même intensité ni avec une ampleur similaire». L’exacerbation du conflit homme /femme révèle avec insistance que la crise algérienne à une dimension sexuelle, cet aspect énigmatique de l’atomisation du corps social peut établir en premier lieu, la méconnaissance de la sexualité psychique qui fait de l’enfant et de l’adulte des victimes. Autrement dit, pour réussir à fonder les prises en charge thérapeutiques sur la structure subjective, le sujet parlant devra se pencher sur la sexualité psychique de l’enfant. Il va sans dire que La conflictualité sociopolitique asservit davantage l’imaginaire des citoyens. Cette mortification du lien social laisse place à la débilité imaginative qui développe un « aliénisme sans précédent » quant à la peine de mort. Ceci dit, au lieu de révolutionner l’idée de conservation du dressage adaptatif de la société qui se complait dans l’interdit, on favorise la mollesse psychique de la peine de mort qui n’a jamais réduit le phénomène de violence. En un mot appliquer la peine de mort, c’est vouloir s’abîmer dans une aliénation mortifère. Pour pouvoir se départir de ce discours obscurantiste qui obéit à l’injonction infantile, il serait souhaitable de s’engager dans des lectures dignes d’intérêt qui ne placent pas la subjectivité dans un vide inhérent de la loi du talion. Enfin prendre acte du processus de désaliénation du sujet, nous permettra de cogiter la maxime fort intéressante de Mohandas Gandhi «Œil pour œil rendra le monde aveugle»