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Labellisation de la figue de Beni Maouche. La modernisation du processus de production s’impose

La région de Beni Maouche est connue pour la production de la figue sèche et fête, chaque année, ce produit du terroir par une manifestation agricole. Sauf que pour cette année, la fête de la figue n’aura pas lieu en raison de la pandémie du Covid-19 qui est pendante en Algérie.

La production de la figue de cette année est jugée « juste moyenne» et ce, suite à « une combinaison de facteurs, mêlant à la fois les conditions météorologiques et hygrométriques et celle en rapport avec l’amélioration des conditions techniques de production et le savoir acquis en terme de suivi », nous explique un producteur de figues de cette région de montagne. Les prix pratiqués, cette année, pour la figue ont dépassé les 2.000 DA, «compte tenu de la production juste moyenne et de la demande accrue sur ce produit de terroir», nous fait-on aussi savoir. Pour la renaissance du figuier, les producteurs de figues de cette région n’ont cessé d’exhorter les autorités afin de mettre en œuvre un programme spécial de régénération du figuier, à travers de nouvelles plantations, pour remplacer les figuiers détruits par les incendies et ceux atteints par l’âge. Pour ce qui est de la commercialisation de la figue, les producteurs de figues ont profité de ce regroupement pour demander, encore une fois, la mise en place d’un centre de conditionnement, pour mettre fin à l’anarchie qui règne dans le marché informel où seuls les spectateurs tirent leurs épingles du jeu. Pour rappel, la Figue de Beni Maouche a été labellisée au grand bonheur des producteurs de cette localité qui n’ont de cesse de revendiquer cela, des années durant. Une labellisation qui rentre dans le cadre du programme d’appui à la mise en œuvre de l’accord d’Association Algérie-Union Européenne dont les experts et les chercheurs ont fait plusieurs déplacements à Beni Maouche. Ce processus de labellisation de la figue de Béni Maouche, soutenu par le ministère de l’Agriculture et financé par l’Union européenne, a duré trois années ; durant cette période, le type de commercialisation adéquat de la figue a été étudié dont le processus relatif au traitement, au conditionnement et à la distribution. L’aboutissement maintenant de ce processus donnera des ailes à la figue algérienne de pénétrer le marché mondial. Et pour ce faire, les producteurs «saluent les entreprises qui se sont adaptées pour la fabrication du carton ondulé dont le packaging répondant aux normes internationales». Dans cette région de Béni Maouche, l’agriculture familiale renferme plusieurs filières sur lesquelles l’alimentation de la famille rurale se base et «la «figuiculture» contribue avec une part importante dans le système de production mais à elle seule, elle ne couvre pas tous les besoins des familles d’où la nécessité d’agir dans double direction, ce qui a fait l’objet de ce projet d’accompagner des initiatives des femmes créatrices de revenus, en les aidant à profiter des dispositifs publics d’aide au développement», nous fait savoir un membre dirigeant de l’Association des producteurs de figues de Béni Maouche. Une Association qui plaide également pour «l’organisation de la filière «figuicole» et la consolidation des liens entre les différents acteurs de la filière, par la mise en place effective de la coopérative de transformation de la figue» et l’amélioration de la fête annuelle de la figue. Cette dernière est devenue une célébration annuelle et un point de convergence des visiteurs de tous les coins du pays et même de l’étranger. Chaque année, plus d’une centaine de producteurs exposent sur leur stand la figue sèche de différentes variétés (tazendjarth, taamriouth… etc), et de différentes catégories (la supra, l’extra, la standard…etc). A cela, s’ajoutent d’autres produits de terroir qui sont exposés à cette occasion. «Cette manifestation permet de créer un espace d’échanges et de conférences et une opportunité pour la présentation et la promotion de la figue et des produits du terroir», estiment encore les membres de cette Association qui donnent rendez-vous pour la tenue de cette fête quand les conditions sanitaires seront améliorées. Après la labellisation de la figue de Béni Maouche, un rapprochement entre les chercheurs de l’université et les agriculteurs est entamé pour «renforcer les liens et établir des relations d’échanges sur des savoir-faire et des connaissances scientifiques». Dans ce cadre, une étude sur normes en matière d’emballage, de conditionnement et de transport de la figue sèche de Béni Maouche, a été lancée, il y a quelques mois de cela, dans le cadre d’un mémoire de fin de licence professionnelle en emballage de l’université de Béjaïa. Le figuier est une culture qui nécessite la sauvegarde et la protection ; pour cela, l’Association des « figuiculteurs » de la wilaya de Béjaia a mis en place le projet « Le figuier, pilier du système agraire: conservation/valorisation de sa biodiversité et modernisation de la filière «figuicole» ». Ce projet ambitieux compte sur la conservation de la biodiversité du figuier, la valorisation de la figue et la modernisation de séchage. « Afin de remplacer l’ancien mode de séchage en plein air, donc il y a une expérience que nous avons démarrée à la région de Béni Maouche et ses environs, un séchage sous abri afin de minimiser la charge du travail, éviter les pertes en cas d’orages, améliorer les conditions sanitaires (éviter la poussière, le passage d’animaux, l’exposition au soleil …) », nous dira un membre de l’Association, à propos de ce modèle en phase d’expérience. Enfin, l’Association se penche sérieusement sur les effets des changements climatiques sur le figuier pour sortir avec des conclusions et une feuille de route scientifique en vue de mettre la production de la figue à l’abri de ces changements qui touchent la planète.

À propos Hocine Smaali

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