La ville d’Oran est devenue une vraie poubelle, sale et dégouttante. Ce qui est désolant et choquant, c’est l’état piteux partout. Comment est-on arrivé là? Qui est responsable de cette calamité? Qui doit rendre des comptes? Quand on parcourt à pied bien entendu certaines ruelles et quartiers, on fait pratiquement le même constat, la saleté gagne du terrain dans la première commune du pays, les ordures, détritus et autres s’amoncellent au niveau des différents quartiers et cités donnant une piètre image à une cité, jadis propre et belle. Le quotidien de la population oranaise est empoisonné par la dégradation effrénée de leur cadre de vie. La mort dans l’âme, les citoyens sont contraints de composer avec l’insalubrité générée par les incivilités des uns et la démission de certains concessionnaires qui ne font pas le jeu. Depuis quelques jours, la ville est noyée sous ses ordures, prenant des allures d’une immense décharge à ciel ouvert, les monticules d’ordures jonchant les rues d’Oran. Les grèves répétées de certains concessionnaires privés obligent les habitants de nombreuses cités, à cohabiter avec un amas de détritus. Perdurant depuis un certain temps, cette situation renseigne sur le laisser-aller de ceux qui sont chargés de la mission de la collecte des ordures et qui ne se soucient guère du bien-être des citoyens. Les amas d’ordures vont attirer les animaux et particulièrement les rats; les rongeurs vont prospérer plus qu’à l’accoutumée, constate S.K., médecin en retraite, malgré que la ville croule sous les ordures. Il se veut tout de même rassurant : il y a des rats dans toutes les villes ; Oran comme partout est bourrée et ça ne pose pas de problème de santé publique. S’il y a un danger lié aux rats, il réside dans une bactérie à l’origine de la leptospirose qui se transmet de l’animal à l’homme par leur urine. Une question reste toujours posée. A qui profite le pourrissement?
