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La réglementation des changes demeure «le principal frein à l’exportation». Décalage entre le discours et le terrain

Ailleurs dans le monde, les entreprises performantes s’attellent à “délocaliser” leurs activités pour attirer davantage de capitaux en devises et par-là même, assurer leur survie et celle de leurs salariés. Plusieurs pays ont saisi les “enjeux” d’une telle stratégie. Cela consiste à ouvrir à l’étranger des filiales ou bureaux pour pouvoir y investir mieux et efficacement. L’Algérie qui a placé cette démarche au coeur de sa nouvelle politique économique, au moment où il est relevé des fluctuations des prix du baril du pétrole, ajoutées au contexte pandémique qui avait, huit longs mois durant, mis au ralenti les “échanges” (importations –exportations) pour cause de fermeture des frontières, peine encore à mettre les jalons permettant aux entreprises exportatrices de produits fabriqués localement, d’investir à l’étranger. L’installation à l’extérieur du pays de bureaux d’entreprises algériennes compétitives pour faciliter les transactions et les transferts d’argent de l’économie, suppose un “accompagnement” des pouvoirs publics notamment en matière de transfert de capitaux d’où la nécessité d’installer un réseau bancaire spécialisé des exportateurs à l’étranger pour les entreprises désirant entrer en partenariat avec leurs homologues étrangères. Au delà, il se trouve que la réglementation des changes tel qu’elle est soulevée aujourd’hui par l’Association nationale des exportateurs, serait parmi les soucis majeurs exprimés sur le terrain, ces dernières années. L’interdiction faite aux exportateurs d’implanter des représentations à l’étranger est l’une des “entraves” dont parle le président de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal). Ce dernier appelle la Banque d’Algérie à davantage de “réactivité”. Il dénonce un “décalage” entre le discours et la réalité du terrain. Ali Bey Nasri estime que la réglementation des changes demeure «le principal frein à l’exportation». Invité, ce dimanche, de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio Algérienne, il appelle la Banque d’Algérie à davantage de «réactivité». Pour le Président de l’Anexal, «les instructions, données par le Président de la République le 18 août dernier, lors de la présentation du Plan de relance économique, pour encourager les exportations, ne sont pas traduites sur le terrain». Ali Bey Nasri qualifie la réglementation des changes, de «principal verrou à l’exportation». «Une loi qui date de 2007 et qui n’est pas en phase avec ce qui devrait être fait pour encourager les exportations», estime l’invité de la matinale de la Chaîne 3. Le Président de l’Anexal, qui a participé à l’élaboration de la Stratégie nationale de développement des exportations, craint que les recommandations transmises par les exportateurs ne soient pas écoutées. Il appelle la Banque d’Algérie à «plus de réactivité» et à lever les entraves à l’exportation, telles que l’interdiction faite aux entreprises algériennes d’établir des représentations à l’étranger et la pénalisation du non rapatriement des devises. «Il faut qu’on comprenne définitivement que l’internationalisation d’une entreprise algérienne est un levier de croissance pour l’économie du pays», relève Ali Bey Nasri. Il insiste: «Jusqu’à quand allons-nous interdire aux entreprises algériennes qui ont atteint un certain stade de maturité, d’investir à l’étranger» ? Face à l’argument de la Banque d’Algérie sur la baisse des réserves de change, le Président de l’Anexal répond: «Nous avons demandé à ce que les opérateurs utilisent le compte devise de l’entreprise, pourquoi on ne le fait pas», questionne-t-il. Ali Bey Nasri appelle à davantage de souplesse dans la réglementation des changes, pour accompagner les exportateurs qui sont en grande majorité inexpérimentés. «Sur les 1.200 exportateurs recensés, 1.150 font leurs premiers pas», rappelle le Président de l’Anexal qui juge, injustifiée de faire planer sur leur tête la menace d’une accusation en pénal qui assimile le risque de non rapatriement des recettes d’exportation à une fuite de capitaux. L’expert propose d’extraire des poursuites judiciaires, les exportateurs assurés auprès de la CAGEX. Le Président de l’Anexal indique que désormais, il milite pour que «le développement des exportations comme source de devises soit inscrit, noir sur blanc, dans les missions de la Banque d’Algérie». Il appelle également à réduire les dépenses du fret, libellées en devises puisque dominées par les armateurs étrangers. «On ne peut pas mettre 02 ou 03 milliards de dollars pour l’achat des navires qui nous manque, notamment les céréaliers, au lieu de perdre chaque année 05 à 06 milliards de dollars de fret», questionne encore l’invité de la Chaîne 3. Ali bey Nasri qui s’étonne également que la Loi de Finances 2021 ait supprimé le compte d’affectation du Fonds de soutien pour la promotion des exportations (FSPE). «Nous n’avons pas encore de réponse officielle sur le sort réservé au FSPE», interpelle le Président de l’Anexal. Il met en garde contre les effets négatifs de la réglementation des changes alors que l’Algérie s’engage dans la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).

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