La multiplication des ruptures de stock de médicaments préoccupe les députés qui ont interpellé le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, par le biais d’une question orale. Cette situation, dénoncée par des professionnels depuis plusieurs mois, est devenue insoutenable. Un groupe de 51 parlementaires a soulevé cette problématique le 14 septembre. Des élus de l’APN, représentés par le député Abdelouahab Yacoubi, déplorent une «régression regrettable» de la prise en charge sanitaire des citoyens, notamment les catégories à faible ou moyen revenu. Les élus signalent «une grande perturbation» dans l’approvisionnement des pharmacies et des établissements sanitaires en médicaments pour malades chroniques en Algérie. Ils citent le Flucotrac 50 (pour l’hyperplasie congénitale des surrénales), le Glucagon (diabète), le Sintrom (maladies cardiaques), le Nivolumab (oncologie), la Phyntanyle (anesthésiant) et les anesthésiants dentaires, soit une liste de 132 médicaments qui sont actuellement en rupture de stock. Ils évoquent une « situation déplorable» qui «n’est que le résultat logique de la restriction drastique des importations, qui a été adoptée sans étude préalable de ses effets sur la nation et le citoyen, jusqu’à ce que la situation atteigne une situation qui ne peut être tolérée de l’exposition de la vie des citoyens au danger». «La préservation de la santé étant l’un des droits fondamentaux les plus importants des citoyens et l’un des devoirs constitutionnels les plus obligatoires de l’Etat envers ses citoyens», rappellent-ils. «Quelles sont les mesures d’urgence que le gouvernement envisage de prendre afin de garantir la disponibilité des médicaments pour préserver la santé des Algériens?», lit-on dans la question orale, dont le texte a été posté sur les réseaux sociaux par le député. Ce cri d’appel intervient après une lettre adressée la semaine passée au président de la République, par le président de l’Ordre national des dentistes algériens, Mohamed Réda Dib, qui a décrit une «situation chaotique» induite par les faibles quantités importées d’anesthésiants dentaires qui ne suffisent pas à couvrir la demande. Début septembre, l’Association des diabétiques de la wilaya d’Alger a relevé une pénurie de l’injection de «Glucagon» dans les pharmacies et les hôpitaux. En juillet dernier, le Dr Lyes Merabet, président du SPNSP avait fait état, également dans une lettre au chef de l’État, de pénuries et de ruptures de stock de plusieurs médicaments et matériels médicaux, comme les antibiotiques, les anesthésiants dentaires, les abaisse-langues et les traitements pour maladies chroniques.