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La peine de mort, le «faux» débat !

L’Algérie est contre la peine de mort. Cela est un fait. Le débat de son abolition est toujours relancé à chaque fois que la société est secouée par un viol ou l’assassinat d’un enfant. Mais quand il y a un féminicide, il y a peu de personnalités qui demandent la peine de mort. Toujours est-il qu’en décembre dernier, l’Algérie a voté en faveur de la résolution des Nations unies relative à un moratoire sur l’application de la peine de mort. Il s’agit de la huitième résolution de ce genre soumise au vote à l’Assemblée générale des Nations unies depuis 2007. Cette résolution, présentée tous les deux ans, exige, pour la première fois, de renoncer à l’application discriminatoire de la peine de mort envers les femmes. En tout, 123 pays ont adopté cette résolution dont le but est d’inciter de nouveaux pays à instaurer un moratoire sur les exécutions des peines de mort. Il y a 38 pays qui ont voté contre cette résolution et 24 autres se sont abstenus. Et voilà que le débat est encore relancé à cause d’une déclaration d’un ministre qui plaide indirectement pour la peine de mort. Il s’agit du ministre des affaires religieuses. Le ministre des Affaires religieuses Belmehdi a, lors d’un séminaire sur le danger du phénomène de la drogue et de la toxicomanie en Algérie, souligné que les trafiquants de drogue «méritaient la peine de mort» en raison du danger et du préjudice qu’ils portent à la société et à l’économie. Le ministre a rappelé que le trafic de drogue est «Haram et interdit religieusement », tout comme dans les textes de lois qui régissent la vie dans notre pays. Au fait, il n’est pas le premier ministre à se mettre en porte à faux des lois algériennes et des engagements de notre pays et conventions signées ou ratifiées, en novembre dernier, lors de la présentation de la nouvelle loi contre les enlèvements, le ministre de la Justice, Zeghmati, avait remis sur la table la question de la reprise de l’exécution des peines capitales en déclarant: «Ce qui est sûr, c’est que l’Algérie est un Etat qui jouit d’une souveraineté absolue en matière de légifération et de mise en place de tout ce qui est à même de préserver l’ordre public, même s’il s’agit d’appliquer la peine capitale». Le ministre des affaires religieuses et du WAKF aurait dû inciter les imams à faire dans la sensibilisation contre la drogue en allant à leur rencontre, par exemple. Est-ce que le ministre sait qu’en Chine ou dans les pays du Golf, qui continuent d’appliquer la peine de mort, le trafic de drogue n’a ni diminué, ni disparu. Est-ce que le ministre connaît les liens du cartel et les relations entre le baron et les dealers? Est-ce que le ministre s’est demandé pourquoi les jeunes ou les moins jeunes ont recours à la drogue bien qu’ils sachent qu’elle est nocive?

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