Chez nous, des officiels ou de hauts responsables n’ont aucune culture sur la communication. Ils ignorent qu’il ne faut jamais s’étaler sur un sujet, ne pas trop s’emporter et ne jamais se laisser-aller. Des ministres déclarent, parfois, des sottises qui enflamment la toile. Des déclarations qui provoquent le citoyen comme celle du MJS qui avait dit: «celui qui n’est pas content, qu’il change de pays» ou celle du ministre de la justice, qui se croit encore juge, évoquant la bureaucratie: «s’il n’applique pas les instructions, je le mettrai en prison». Tout récemment, le ministre de travail, Djaaboub a, jeudi dernier au Conseil de la Nation, qualifié la France de «notre ennemi traditionnel et éternel», alors que le sujet du débat n’a rien à avoir, ni de près ni de loin, de la politique extérieure ou de mémoire ou d’autres. Une phrase qui est liée directement ou indirectement à la tension entre les deux pays bien que le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, ait indiqué: «la France souhaite un apaisement dans la relation avec Alger malgré quelques paroles excessives à son encontre et le report d’une visite du Premier ministre Jean Castex en Algérie». De telles bourdes, on peut compter au moins une centaine rien que ces trois dernières années. Pourquoi ne savent-ils pas communiquer et pourquoi ce déficit en communication? C’est simple, la majorité de nos ministres et hauts responsables n’ont jamais été «militants» durant leur jeunesse et donc ils ont été toujours loin de la société. Donc, ils n’ont jamais communiqué en public. Dans leur cursus de formation ou universitaire, ils n’ont jamais eu affaire à des modules en communication. Chez nous, un administrateur peut, du jour au lendemain, se retrouver ministre. Et là, on ne parle nullement de compétence dans le domaine mais de manière et de savoir de communication. Quant aux ministres issus des partis, la majorité n’a jamais été militante de base. Ils sont liés au parti par une carte d’adhésion et des cotisations. Les maires et les élus locaux préfèrent se confier aux journalistes-amis. Rare où un maire organise un point de presse ou une conférence. Ailleurs, on apprend à l’élève à prendre la parole et de s’exprimer tout en lui apprenant le «jeu de mots» et le «poids des mots». La bonne gouvernance commence par la bonne communication.