Des participants à une journée d’étude sur la lutte contre les drogues ont, ce mercredi à Blida, souligné l’importance de renforcer la sensibilisation pour faire face à ce problème dangereux. Une nouvelle loi n°05-23 du 07 mai 2023 a été promulguée pour combler les lacunes de l’ancienne loi et prendre en compte les nouvelles substances psychotropes. Les intervenants ont appelé à une intensification de l’action de sensibilisation par le biais des institutions, des associations et des médias. Cette initiative vise à promouvoir la culture du signalement des délits liés aux drogues conformément à la nouvelle législation. Le président de la Cour de Blida, Mohamed Regad, a fait état, en outre, de l’introduction, par cette loi, de nombreuses mesures préventives et thérapeutiques avant les mesures dissuasives, en ne « considérant pas la personne consommant des stupéfiants ou des substances psychotropes comme un criminel, mais plutôt comme une personne intoxiquée nécessitant une prise en charge médicale et psychosociale, devant être accompagnée d’un suivi régulier pouvant aller jusqu’à deux années pour éviter sa rechute». Le procureur général près la Cour de Blida, Abdelmadjid Djebari, a souligné les garanties juridiques offertes par la nouvelle loi pour protéger les informateurs des crimes liés aux drogues. Il a appelé à promouvoir une culture de signalement et de dénonciation de tels délits, soulignant que personne n’est à l’abri des dangers de ce phénomène. La présidente de Chambre à la Cour de Blida, Fouzia Benali, a abordé lors de sa présentation les aspects préventifs et thérapeutiques de la nouvelle loi. Elle a mis l’accent sur le renforcement du rôle de l’Office national de lutte contre les drogues et la toxicomanie ainsi que sur l’élaboration d’une politique nationale de prévention des stupéfiants. Elle a également souligné l’importance du rôle de la société civile, des institutions, des médias et des mosquées dans cette lutte. Mehdi Rezigui, officier principal de police à la sûreté de wilaya de Blida, a évoqué les peines sévères prévues par la nouvelle loi. Selon lui, ces peines peuvent aller jusqu’à 30 ans de prison pour les employés des institutions de l’État, les professionnels de la santé et les pharmaciens qui utilisent leur position pour se livrer au trafic de substances prohibées. Lors de la journée d’étude, il a été souligné une exacerbation du phénomène des drogues et des substances psychotropes, provenant principalement de l’étranger. Des statistiques ont été présentées, révélant la saisie de plus de 11 millions de comprimés psychotropes, ainsi que des quantités significatives de cannabis, de cocaïne et d’héroïne au cours des années 2021 et 2022. Cette situation a été considérée comme une menace dangereuse pour l’Algérie. Aujourd’hui, la lutte contre la drogue est devenue une priorité, car la drogue fait des ravages tant chez les jeunes que les moins jeunes et touchant les deux sexes. Les parents et proches des victimes de ce fléau sont souvent pris dans le cycle infernal car ne sachant pas comment protéger la victime et ignorant qu’il existe des cellules d’écoute et des centres de prise en charge des toxicomanes. Beaucoup de travail reste à faire dans le domaine de la sensibilisation. Aujourd’hui, il faut que les promoteurs de cette guerre contre la drogue se penchent sur les raisons qui poussent les jeunes à aller vers la drogue. C’est là où il faudrait agir.