A la faveur de ce bilan de six points sur six, glanés en deux joutes, la sélection nationale a superbement négocié la fenêtre internationale de ce mois de novembre, confirmant de la plus belle des manières ses ambitions de Coupe du Monde. Et bien que l’EN ait réussi son entrée dans cette phase à dix étapes grâce à un collectif bien huilé, ses individualités ont fait la différence, à l’image de Mohamed Amine Amoura. Bien que diminué physiquement par une épaule capricieuse, le natif de Jijel Amoura aura, en effet, été incontestablement l’homme de Maputo. Laissé d’abord sur le banc de touche, l’attaquant de l’Union Saint-Gilloise a profité de la blessure d’Islam Slimani pour faire son entrée au quart d’heure de jeu. Discret une bonne vingtaine de minutes avec, notamment, une perte de balle qui faillit coûter cher à l’EN, l’ancienne coqueluche de l’Entente de Sétif a allumé une première mèche peu avant la mi-temps avec cette incursion en mode turbo sur le flanc droit avant de voir son centre à destination d’Amine Gouiri être détourné par la défense adverse. Ce n’était que partie remise puisque l’ailier de feu profitera d’un moment de flottement de l’arrière-garde des Mambas pour s’échapper plein axe avant de fusiller le gardien d’une balle qui rebondit sur le cadre avant de revenir vers Chaïbi (69’). Il récidiva dix minutes plus tard en donnant le tournis à son vis-à-vis, petit-pont au passage, avant de décaler Zerrouki pour le but du break. Une prestation et un double apport qui devrait asseoir définitivement sa légitimité en sélection. Discret et incapable d’élever le rythme ou de faire la différence sur son flanc droit, le capitaine Riyad Mahrez, de son côté, n’aura été que l’ombre de lui-même avant-hier en terre mozambicaine. Auteur d’une prestation indigeste, l’ancien ailier de Manchester City n’a jamais tenu son rang de leader technique des Verts, ne parvenant même pas, sur une action anodine, à réussir ce qu’il sait mieux faire que n’importe qui : un contrôle aérien. Fait rare en EN : cette incapacité à faire le décalage et à faire jouer l’équipe a, d’ailleurs, contraint le sélectionneur national à le rappeler sur le banc de touche et à lancer Adam Ounas à sa place. Également titulaire pour sa deuxième sortie en Afrique sub-saharienne, Farès Chaïbi a, pour sa part, démontré hier qu’il avait l’étoffe pour occuper un poste à responsabilités chez les Verts. La manière avec laquelle il a converti l’occasion de Amoura en but à la faveur d’une exceptionnelle finesse technique et d’un non moins développé sens du but confirment que l’Algérie du football a tiré le gros lot en parvenant à le convaincre d’opter pour la sélection de son pays d’origine. A l’inverse d’un Gouiri ou d’un Larouci qui n’ont pas encore justifié la réputation qui les a précédée, le sociétaire de l’Eintracht de Frankfort s’est rapidement fondu dans le moule vert au point de devenir, à 21 ans à peine, un pion essentiel sur son échiquier. Une maturité et une vista qui devraient l’installer sur la durée dans le onze de Belmadi, notamment lors de l’imminente Coupe d’Afrique des Nations dont il sera, à n’en pas douter, une des attractions majeures. Outre Amoura et Chaïbi, le gardien de but Anthony Mandréa, tout comme le milieu de terrain du Feyenoord Rotterdam, Ramiz Zerrouki, ont eux aussi passé un cap en sélection à l’occasion de cet ultime stage de l’année civile. Ce qui leur assurera, forcément, une présence en Côte d’Ivoire entre le 13 janvier et le 11 février 2024.
