Les ménages redoublent de vigilance et tentent tant bien que mal de faire des économies pour maintenir des repas de rupture de jeûne, festifs et abondants. Très vite, les budgets sont dépassés. Il y a foule comme chaque jour au marché d’Es Sabbah, à l’Est de la ville d’Oran. Chacun s’active pour se préparer pour le Ramadhan, en essayant de réaliser les bonnes affaires et ce, en achetant des tomates, à titre d’exemple, à bas prix malgré leurs états déplorables.
Cette année, les courses alimentaires viennent grever le budget de Ramadhan comme l’a constaté une dame qui prend le temps de comparer les prix avant d’acheter: «L’inflation a dépassé la normale ces derniers mois. Et on le sent sur notre panier quotidien. Mais bon, les Algériens, pendant le Ramadhan, ne regardent plus les prix, ils pensent beaucoup plus à profiter de la vie.» Une tendance que confirment certains consommateurs. «On se casse la tête pour assurer des repas durant le Ramadhan. C’est un mois d’exception en ce qui concerne les dépenses. La vie est trop, trop chère, les prix ont galopé. Beaucoup de gens, même de la classe moyenne, s’abstiennent d’acheter de la viande parce qu’elle coûte très, très cher. Les légumes coûtent également très chers. Les fruits, c’est une denrée rare», dira la dame que nous avons rencontrée. Et pourtant, les Associations des commerçants de la région ont rassuré les consommateurs. Elle avait indiqué que les prix des produits de première nécessité et des produits alimentaires ne varieraient pas beaucoup avec l’arrivée du Ramadhan. Le ministère du Commerce a d’ailleurs ajouté une confirmation supplémentaire en réapprovisionnant les marchés. Toutefois, à quelques jours avant le mois sacré, force est de constater que cette promesse n’a pas été tenue. Après une visite rapide des marchés, on remarque une augmentation conséquente des prix sur les légumes les plus utilisés de la cuisine algérienne. Le plus choquant est le prix de la tomate, un ingrédient très prisé dans le pays. Si le prix d’un kilo de tomates avant février tournait autour de 60 DA, il dépasse aujourd’hui les 120 DA. Viennent ensuite les produits verts comme le poivron et la courgette, oscillant entre 150 DA et 170 DA, soit 30 DA de plus que l’ancien prix. Par contre, ceux des pommes de terre et de l’oignon n’ont pas beaucoup varié, grattant les 70 DA par kilo. Quant aux fruits, la banane se vend à 260 DA le kilo, dépassant ainsi le prix maximum établi au début de l’année (200 DA). L’orange a suivi le même cours, se vendant à 150 DA par kilo, soit une hausse d’environ 10%. Les viandes ont aussi connu des hausses vertigineuses. La raison principale de ces prix est liée à la hausse drastique des prix du maïs et du soja, régimes principaux de leur élevage. Depuis quelques semaines, leur prix est monté à 7.500 DA le quintal. Il n’y a pas que ces prix, la grippe aviaire est également responsable de cette situation. Au final, la principale cause de la hausse des prix des produits alimentaires s’explique par des facteurs bien clairs. Pour certains, le rush des consommateurs en est un. Il faut ajouter la mentalité des commerçants qui ne pensent qu’à réaliser des gains.
