La harga est encore là et elle continuera à faire des ravages. Dès qu’il y a accalmie, des jeunes et des moins jeunes prennent le risque de prendre le large. En effet, malgré les disparitions et autres tragédies, sept embarcations clandestines transportant 97 harraga algériens en provenance des côtes algériennes ont été interceptées, mercredi, au large de Murcie en Espagne par la brigade de sauvetage en haute mer de la Garde civile espagnole. Parmi les clandestins, on retrouve quatre femmes et des mineurs, selon le média espagnol La Razon, soulignant que les mineurs n’ont pas été identifiés. Le journal espagnol a précisé qu’après avoir procédé à l’identification des migrants clandestins, la police espagnole a décidé de les transférer vers Cartagena où ils ont subi des tests PCR pour déceler de potentiels cas de coronavirus. Fin décembre, les autorités espagnoles ont affrété trois bateaux de la compagnie maritime «Transmediterranea» pour expulser 120 sans-papiers algériens vers l’Algérie. Le ministère de l’Intérieur espagnol fait état de plus de 11 000 algériens entrés clandestinement en Espagne sur un total de 41 000 migrants en 2020. Un chiffre qui fait froid au dos et qui fait mal. En fin juillet, la presse espagnole rapporte que le nombre de harraga algériens, qui ont débarqué sur les côtes du pays le week-end dernier, dépasse les 800. Avec la crise pandémique et la crise économique qui secouent le pays, la Harga va reprendre et s’intensifiera. Le pouvoir algérien ne veut pas ou ne semble pas vouloir voir ce nouveau phénomène. Un phénomène qui tue. L’Etat est dans l’obligation de prendre en charge ce dossier et d’écouter les Algériens, candidats à la Harga. Il n’y pas que la crise qui fait fuir les Algériens, il y a aussi l’absence de joie qui fait mal aux Algériens.