Quelques jours après la confirmation officielle de la présence du virus H5N1 de la grippe aviaire, au niveau de l’est du pays, les ventes de volaille ont chuté alors qu’aucune mesure d’abattage systématique, de mise en quarantaine et de vaccination des volailles, n’a été prise par les autorités, au niveau de la région oranaise. Les consommateurs ont été informés de la présence du virus sur le territoire national par les médias et par «le bouche à oreille». Cependant, la panique n’a pas envahi les Oranais qui ont poursuivi leur habitude, en achetant le poulet pour le couscous du vendredi. Or, alors que l’Etat est au début des actions de riposte contre la maladie, depuis, le citoyen ne consomme plus de poulet. «Moi, j’évite de manger la viande de poulet par simple précaution. Ne connaissant pas très bien la maladie, je m’interdis donc la viande de poulet jusqu’à nouvel ordre », explique une dame d’un certain âge. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les volailles et œufs bien cuits ne représentent aucun risque sanitaire pour l’homme, sachant que la transmission n’est possible que dans le cas d’un contact direct avec les bêtes infectées, lit-on dans une revue spécialisée. Les marchés regorgent encore de volailles et les petits élevages privés, courants dans la région, ont-ils été contrôlés? Ainsi, dans les différents marchés, les vendeurs exposent à même le sol et à l’air libre leurs poulets. Pas de mesure d’hygiène ni de grille de protection; aucun changement de comportement n’est constaté à leur niveau et à les entendre, aucune activité de sensibilisation n’est menée à leur attention. «Dès l’annonce de la détection du virus de la grippe aviaire, le gouvernement avait promis de prendre une série de mesures, mais à ce jour, celles-ci se sont limitées à la mise en quarantaine et la désinfection de la ferme où les premières têtes de volaille mortes ont été détectées parmi des pintades de l’élevage à l’est», dira un vendeur qui rassure sur la bonne qualité de son produit. Et de poursuivre: «Je suis doublement inquiet parce qu’il pourrait y avoir des conséquences néfastes sur la filière qui demeure tributaire de quelques conditions de production. Il est vrai que nous sentons une réticence de la part des citoyens mais nous nous attendons à d’autres mesures plus énergiques de l’Etat pour rassurer la clientèle». Ainsi, les producteurs et les vendeurs exhortent le gouvernement à lancer une campagne de sensibilisation. «Le gouvernement devrait intensifier la sensibilisation des populations à la base, pour qu’elles connaissent mieux la maladie afin de pouvoir se comporter en conséquence», affirme notre interlocuteur qui dira que les prix avaient reculé par rapport à la semaine passée. Il faut dire que la baisse des ventes de poulet affecte directement les populations qui vivent du commerce de volailles. «Je n’ai pas d’autres activités en dehors du commerce de volailles que j’exerce depuis des années. Maintenant que la grippe aviaire est dans le pays, que vais-je devenir? Avant que la grippe aviaire n’arrive sur notre territoire, je pouvais écouler 300 poulets par jour ; aujourd’hui, il m’est difficile de les vendre tous», conclut-il.
