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La généralisation du paiement électronique but aux réticences des citoyens. Les Algériens sont-ils méfiants?

Le service du paiement électronique (e-paiement) est opérationnel en Algérie avec l’implication de plusieurs entreprises de la téléphonie mobile. «Les clients et/ou abonnés des entreprises peuvent procéder au règlement de leurs factures, à l’achat d’unités téléphoniques ou de billets d’avion et à la souscription d’une assurance voyage par carte interbancaire (CIB) à travers leur site web 24h/24 et 7j/7», en attendant que d’autres entreprises vont se joindre à ce service de paiement en ligne», nous fait-on savoir. Le nombre de distributeurs automatiques de billets (DAB) opérationnels au niveau national a atteint 3.053 distributeurs, tandis que le nombre des terminaux de paiement électronique (TPE) était de 39.000 unités à la fin 2021. A cela, s’ajoutent les 3.053 distributeurs automatiques de billets (DAB) opérationnels au niveau national et 39.00 terminaux de paiement électronique (TPE). Selon la Société d’automatisation des transactions interbancaires et de monétique (SATIM), cité par l’agence officielle, «le nombre des magasins en ligne reliés à la plateforme monétaire est de 154 magasins. Trois (3) applications de paiement via Smartphone ont été enregistrées». La SATIM a fait état aussi des « retombées positives de la pandémie du covid-19 sur la hausse du recours au paiement à distance », en relevant «l’augmentation du nombre des TPE, passant de 23.762 unités en 2019 à 39.000 unités en 2021 (+64%). Ce chiffre a atteint 32.347 unités en 2020 (+36% par rapport à 2019)». A cela, s’ajoute le nombre de cartes de paiement qui a atteint 10,89 millions de cartes en 2021 (+22% par rapport à 2019), contre 9,62 millions de cartes en 2020. «Le taux de développement du nombre des magasins en ligne a atteint +297% entre 2019 (33) et 2021 (131), et 63 magasins en 2020. Le nombre des DAB a augmenté de 88% entre 2019 (1.621 DAB) et 2021 (3.053 DAB)», ajoute la même source. Par ailleurs, le nombre des opérations de retrait automatique s’est élevé à 86,38 millions d’opérations en 2021 contre 9,93 millions d’opérations en 2019 (+770%). En 2020, le nombre des opérations de retrait était de 58,43 millions opérations. Les opérations de paiement électronique se sont élevées à 2,13 millions en 2021, contre 274,624 opérations en 2019 (+678 %), tandis que les paiements par dispositifs automatiques de billets (DAB) (paiement de proximité) ont atteint 8,08 millions d’opérations en 2021 contre 202,430 opérations en 2019 (+3.893%), alors que les opérations de paiement de proximité se sont élevées à 59,4 millions d’opérations en 2020. Suite au lancement de l’interopérabilité de paiement électronique décembre dernier, la société prévoit un nombre d’opérations de paiement de 24 millions en 2022 et 40 millions en 2023, contre 08,8 millions d’opérations en 2021. La SATIM a rappelé la mise en place d’un nouveau portail CIBWEB sur la plateforme E-paiement afin de faciliter la certification et l’intégration des webmarchands. En chiffres, 122 demandes d’adhésion à la plateforme en 2021, contre 73 demandes via l’ancien système 2018-2020, et le nombre de commerçants qualifiés à exercer le webmarchand et le E-paiement, grâce la plateforme, a atteint 53 opérateurs en 2021 contre 53 demandes durant la période 2018-2020. Sur les 43 demandes de qualification formulées par les fournisseurs de solutions de paiement, 15 ont été qualifiés. Par ailleurs, quelques 2 millions de cartes bancaires ont été fabriquées jusqu’à fin 2021, émises par 18 banques, contre 131 boutiques en ligne connectées à la plateforme CIB. De surcroît, 8,2 millions de cartes Dahabia et 33 boutiques en ligne sont connectées à la plateforme de paiement d’Algérie Poste. Effectivement, la plupart des établissements financiers (Postes et banques) sont dotés des distributeurs automatiques de billets de banque (DAB), cet effort de généralisation de cet outil, n’est, force de le constater, pas suivi par une qualité de service et des couacs dans le fonctionnement qui a altéré la confiance des usagers. L’engouement vers ces «machines à sous» a été certes observé au début de leur installation, dans le but bien sûr d’en finir avec les chaînes lassantes et longues devant les guichets, mais aussi aux ruptures de chéquiers postaux dont le centre national du CCP trouve des problèmes à satisfaire les besoins en chéquiers de ses abonnés. L’espoir de voir ces DAB solutionner les problèmes de ruptures en chèques et les chaînes devant les guichets ainsi que le retrait conditionné dans le temps, s’est vite dissipé avec les couacs apparus au fur et à mesure de leur utilisation par les usagers. Avec le temps, ces DAB installés à l’entrée des établissements financiers affichent presque régulièrement leur incapacité à répondre à la demande des usagers de la carte interbancaire (CIB) dont la plupart sont les détenteurs de comptes CCP. Absence d’argent, rupture de connexions et pannes sont autant de causes qui font que ces distributeurs affichent souvent sur leurs écrans cette mention agaçante de « hors service » ou d’une croix rouge sur leurs écrans vides. « Cet appareil censé nous rendre service est constamment en panne », nous fait savoir un retraité de l’?ducation nationale, rencontré devant la poste. Pour notre interlocuteur, les détenteurs de la carte magnétique préfèrent s’adresser aux guichets, malgré les chaînes, que d’utiliser ces machines pour leurs tracasseries et problèmes. Les détenteurs de cartes magnétiques, rencontrés devant les différents établissements financiers, que nous avons interrogés, sont unanimes à décrier les insuffisances de ces DAB. D’abord ils ne facilitent pas la tâche aux illettrés dont des retraités qui se voient dans la plupart du temps, à force de manipuler, la machine aspirer leurs cartes. «La machine a aspiré ma carte après avoir essayé de retirer de l’argent», nous dira un septuagénaire qui précise que «le préposé au guichet a refusé d’ouvrir le DAB et lui restituer la carte» au motif qu’il ne s’ouvre que la fin de journée par le receveur et la carte ne lui a été restitué que le lendemain, après une lassante vérification d’identité. Les citoyens interrogés sur l’utilisation des DAB nous disent qu’ils ne font pas confiance à ces automates et la fameuse phrase: «je ne fais pas confiance à ces machines», revient comme un leitmotiv au sein des détenteurs de cartes interrogés et beaucoup d’entre eux nous ont évoqué des cas de da défaillances comme par exemple, en sus l’absence de liquidité, des erreurs dont certaines ont coûté cher aux usagers. De ces défaillances, on nous évoque les lourdeurs que prend la machine pour faire sortir les billets une fois l’opération faite. «Une fois la carte introduite, celle-ci met beaucoup de temps et parfois l’opération est validée sans que l’argent ne ressorte», dira un usager régulier du DAB de la poste. Notre interlocuteur nous signale aussi «un décalage entre la somme demandée et celle effectivement libérée par le distributeur», dans ce sens, il cite un cas de son collègue enseignant qui a retiré 5000 dinars dans le DAB de la même poste, mais, surprise, la machine ne lui a remis que 4000 DA. Le hic est que le ticket qui a mentionné le détail des opérations, dans certaines banques, nous dira un retraité, le retrait se fait en dinars mais sur le DAB la somme est mentionnée en euros. Concernant toujours les erreurs, surtout celles intervenants les week-ends et jours fériés, il faut prendre son mal en patience pour la réparer, parce, nous dira un ingénieur qui travaille dans le secteur de la santé «le recours à introduire prend beaucoup de temps jusqu’à oublier l’affaire», notamment lorsqu’il s’agit de rembourser la différence d’argent. L’autre anomalie relevée est celle relative au «refus» du paiement par le DAB pour des raisons techniques inconnues, malgré qu’il existe bel et bien de l’argent dans le compte du titulaire demandeur. Ces pannes et autres couacs des DAB, font que les détenteurs de CCP notamment, recourent souvent aux chéquiers de secours quand les chèques tardent à arriver du centre des chèques postaux d’Alger qui a centralisé l’opération. Les responsables de la poste et des banques que nous avons interrogés sur ces anomalies sont catégoriques: «c’est une question de temps et de pratique, tout rentrera dans l’ordre», en imputant certains problèmes «aux pannes dues au réseau», qui sont «indépendamment de leur volonté». S’il est admis, à demi-mot, au sein des banques et postes que les pannes et erreurs sont une réalité, leurs responsables démentent le manque de liquidité des DAB et rassurent quant à leur alimentation régulière «pour faire face même durant les week-ends et jours fériés et de fêtes». Les défaillances des DAB font que les détenteurs de comptes CCP et autres banques retournent aux attentes interminables devant les guichets. Décidément, les citoyens n’ont plus confiance en ces machines. Un effort supplémentaire est vivement attendu des responsables du paiement électronique en Algérie.

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