Les prix des viandes blanches enregistrent des flambées sans précédent en Algérie. Le consommateur lambda qui n’en a cure constate à ses dépens une folie qui s’est emparée des prix du poulet au point où les spécialistes redoutent un scénario identique à celui du mawlid où les prix se sont attablés sur la barre des 650 da le kilo. Le poulet qui est en train de donner depuis quelques semaines déjà la chair de poule au consommateur au revenu modeste, risquerait en effet de s’envoler d’ici la fin de l’année 2023 si des mesures ne sont pas prises malgré une production de la viande de volaille jugée apparemment « abondante » par les officiels du secteur agricole. Seulement voilà, entre les discours officiels et la réalité à tout le moins acerbe du marché, un vrai décalage existe tant les prix auxquels est parvenue cette viande somme toute stratégique, défient tout entendement. Pour pousser le prix vers le bas et en prévision du mois de ramadhan 2024, les autorités du secteur de l’Agriculture pensent déjà et dès maintenant à dégager tous les moyens afin d’atténuer la spéculation et de fléchir les prix pour le grand bonheur des consommateurs. Afin de parer à une surélévation des prix, le ministère de l’Agriculture a concocté un plan. Son objectif principal consiste à augmenter encore la production afin d’impacter les prix. A ce titre, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a pris, en concertation avec tous les acteurs de la filière viandes blanches, « des mesures urgentes » eu égard à cette flambée abominable des prix. Une flambée qu’il considère d’ores et déjà « injustifiée » et ce malgré, constate-t-il, » une abondante production ». Suite à la flambée injustifiée des prix des viandes blanches ces dernières 24 heures malgré une abondante production, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhafid Henni, a convoqué en urgence, au siège du ministère, tous les intervenants dans cette filière, en l’occurrence l’Office national des aliments de bétail (ONAB), la Société algérienne de régulation des produits agricoles (SARPA), la Société Entrepôts Frigorifiques de la Méditerranée (Frigomedit), des représentants de l’Association nationale des éleveurs de volaille (ANEV) relevant de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) et des éleveurs privés en présence d’un représentant du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations », a précisé le communiqué. Des décisions importantes ont été prises. Parmi elles, l’objectif d’une augmentation des capacités de production à travers l’approvisionnement du marché en produits locaux et la réduction des délais d’approvisionnement du marché en viandes blanches importées. Il a été également convenu de lancer des enquêtes par les services vétérinaires, d’accélérer la cadence de mise à disposition des intrants (aliments pour volailles) au profit des petits éleveurs, contre la présentation de l’agrément sanitaire émanant uniquement des services vétérinaires de la wilaya et de communiquer les prix (le plus bas au niveau du marché national), des aliments commercialisés par l’Office national des aliments de bétail (ONAB), des prix fermes à longueur d’année, ajoute la même source. Il a été décidé en outre de communiquer le prix de l’unité du Poussin Chair 1 Jour, fixé à 120 dinars pour l’unité, selon la même source qui souligne que la vente reste libre avec le système de traçabilité des éleveurs et les coopératives d’élevage avicoles. Par ailleurs, des concertations ne sont pas à exclure avec les représentants de la Fédération nationale des aviculteurs, en vue de parvenir à une Convention de branche dans les meilleurs délais. Son but est de fixer le modèle d’organisation et une gestion idoine de la filière pour garantir la stabilité continue des prix au niveau du marché. Ces concertations concerneront l’ensemble des intervenants dans la filière, parmi les producteurs des aliments, éleveurs, abattoirs, coopératives, établissements et organismes.
