Le “risque” sur le service public, s’il en était ainsi, pèserait sur les virements de pensions de retraite, prévus à partir du jeudi 15 avril. Aux dernières nouvelles, il semble que le scénario de “perturbations”, lors des périodes de virements des pensions de retraite jusqu’au 22 de ce mois, soit écarté par Algérie Poste. Au-delà, il s’agit d’une grève qui n’arrange nullement les affaires des clients d’Algérie Poste, lors des retraits des pensions par les retraités et de liquidités par les citoyens. Un débrayage, rappelons-le, a été entamé par des travailleurs d’Algérie poste mais la Direction de l’entreprise a jugé nécessaire d’appliquer les directives après avoir demandé aux grévistes de rejoindre leurs postes. Dans certaines grandes villes comme Oran, les bureaux de poste ont travaillé normalement mardi, mercredi et jeudi que ce soit aux recettes de “Saint Charles”, de “Moujahid” (Miramar), de Gambetta, y compris la Recette Principale d’Oran. Il apparaît que le “litige” opposant les travailleurs de quelques bureaux de poste du pays à la direction, tournant principalement autour de la prise en charge de leurs revendications, tombe vraiment mal. Tout compte fait, la grève entamée depuis lundi par le personnel des bureaux de poste concernés risque de pénaliser les clients en plein Ramadhan, mois par excellence, des retraits importants de liquidités en Algérie. Et pas seulement, il y a l’Aïd “El Fitr” qui pointe dans trois semaines. Pour autant, cette grève n’aurait pas entièrement paralysé jusqu’ici le secteur puisque plusieurs bureaux de poste ont assuré le service public depuis lundi mais le risque existe si elle se prolonge lors des virements des pensions de retraite à partir du 15 du mois courant si un dénouement n’était pas trouvé. Une question: s’il n’y avait pas eu le Ramadhan, cette grève aurait-elle effectivement eu lieu? Que non! Les grévistes ont choisi délibérément le mois sacré pour tenter de prendre en otage les clients d’Algérie poste dans la valorisation de leurs revendications. Mais voilà que le ministre décide de s’immiscer pour débloquer la “crise”. La poste a été d’un grand secours pour les citoyens lors de la période des “pics” de la pandémie avec les retraits très conséquents des liquidités lors des mesures sanitaires draconiennes. La grève des travailleurs qui a paralysé Algérie Poste depuis lundi dernier, se poursuit et la direction de l’entreprise appelle les grévistes à «rejoindre immédiatement» leurs postes, précisant recourir à des mesures strictes à leur encontre conformément à la loi, dont «le licenciement sans préavis ni indemnités, en cas de refus d’obtempérer». Pourtant, le ministre de la Poste et des Télécommunications, Brahim Boumzar, avait salué le dévouement des salariés de la poste expliquant ce conflit par «l’accumulation due à la pandémie et au manque de liquidités». Dans une déclaration à la radio Chaîne 3, M.Boumzar réitère son appel à la raison et «à ne pas prendre en otage les usagers de ce service public». «N’oublions pas que la poste à l’apogée de la pandémie avait garanti le service public et maintenant en plein Ramadhan, prendre en otage les citoyens, c’est illogique». « La prise en charge des revendications des employés se fera dans la sérénité, avec des représentants légaux », a assuré le ministre. Le ministre de la Poste et des Télécommunications a indiqué, jeudi à Alger, avoir instruit la Direction générale d’Algérie Poste (AP) en vue de prendre en charge « rapidement » les revendications des travailleurs de cet établissement dont certains bureaux observent un arrêt de travail depuis lundi dernier. « Nous avons instruit la Direction générale d’Algérie Poste de prendre en charge rapidement les revendications des travailleurs qui ne datent pas d’hier. C’est un cumul de plusieurs années, dont certaines datent de 2003 », a déclaré à l’APS, M. Boumzar, en marge d’une cérémonie consacrée à la récompense des lauréats du concours national de composition épistolaire 2021.
Il a affirmé que les employés d’Algérie Poste « ont eu beaucoup de promesses, mais certaines n’ont pas été concrétisées », rappelant à ce propos que la direction générale d’AP a déjà répondu aux premières revendications. L’arrêt de travail enregistré au niveau de certains bureaux de poste depuis le 12 avril a été déclaré « illégal » en vertu d’une décision en référé rendue le 13 avril par le tribunal de Dar El Beida.
