Les politiques ne veulent prendre aucun risque quant à l’ouverture des frontières. Mais ils laissent présager qu’elle serait à l’étude prochainement sans jamais préciser de dates. Cependant, la question du rapatriement reste au centre des débats. Le président de l’Ordre national des médecins, le Dr Mohamed Bekkat Berkani, a précisé que le nombre de cas de nouveaux variants de la Covid-19 ne cesse de s’accroître. Pour lui, cela peut impacter la décision d’ouverture des frontières en Algérie, rapporte Djalia DZ. Au sujet de l’ouverture des frontières avec la Tunisie, le Dr Mohamed Bekkat Berkani a précisé que la question dépendra de l’évolution de la situation sanitaire dans le pays voisin d’autant plus que la Tunisie a réussi à mener sa campagne de vaccination sur un grand nombre de citoyens. Le pneumologue et chef de service à l’EHU d’Oran, le Pr Salah Lellou, a, dans un entretien à TSA, estimé qu’une potentielle reprise des vols de rapatriement n’allait pas forcément dégrader la situation sanitaire en Algérie. Et pour cause, «si vraiment il y avait quelque chose, on a eu des variants, ça fait plus d’un mois et je vois que la situation reste la même pratiquement». Le Pr Lellou soutient qu’une éventuelle réouverture des frontières nationales exclusive aux Algériens bloqués est totalement envisageable puisque la situation sanitaire est, selon lui, plutôt stable, voire rassurante. Il affirme alors qu’une reprise des vols doit être accompagnée d’un protocole sanitaire très strict, accompagné des procédures de contrôle renforcées. Le Pr Djamel-Eddine Nibouche, chef de service de cardiologie à l’hôpital d’Hussein Dey d’Alger, est très inquiet de la situation et semble craindre le pire. «La situation épidémiologique en Algérie concernant la Covid-19, bien qu’elle soit stable pour certains, reste assez préoccupante en raison d’un fond de contaminations qui ne veut point se dissiper», estime le Pr Nibouche dans une déclaration à TSA. «Non, nous n’avons pas encore vaincu cette épidémie qui tue plus d’une centaine d’Algériens chaque mois. Il faut se rendre à l’évidence: nous devons, pour protéger notre population, éviter tout discours rassurant et reprendre les mesures de protection connues de tout le monde (distanciation, port du masque, lavage des mains). C’est maintenant que l’épidémie est au plus bas qu’il faut mettre les bouchées doubles pour avoir les meilleurs résultats», exhorte le Pr Nibouche. Les avis divergent sur la situation pandémique et l’inquiétude est là sur le relâchement et la baisse de vigilance. Raison pour laquelle, il y a une crainte quant à la suite de l’ouverture des frontières surtout avec ce «relâchement» presque total.