La bureaucratie n’est pas la voyoucratie

D’aucuns considèrent que nos maux sociaux, l’attitude belliqueuse des fonctionnaires, le ralentissement du développement proviennent de la bureaucratie d’entre autres sources. Une pièce administrative prend un temps fou pour être délivrée au citoyen et on en vient à blâmer la bureaucratie. Une file d’attente interminable où tout le monde est perdant et la bureaucratie est incriminée. Pour l’Histoire et pour remettre chaque chose à sa place, la bureaucratie serait une invention chinoise dans le domaine de l’organisation du travail reprise par les français beaucoup plus tard et théorisée par les allemand encore plus tard. Cette organisation concerne les modes de fonctionnement de l’administration publique, outil principal de la gouvernance et de l’Etat. Les Wébériens nous diront que le système bureaucratique ne fonctionne que si les agents, les fonctionnaires, sont recrutés sur la base d’une compétence avérée après concours, qu’ils doivent obéissance à leur supérieur hiérarchique et qu’ils travaillent dans un secteur spécialisé. Il s’agit d’une rationalité légale, qui s’appuie sur des règles juridiques et qui permet une meilleure prévisibilité en reposant sur un savoir précis. A la lumière de ces éléments on se rend bien compte qu’aucune de ces conditions n’apparait clairement dans les pénibles diagnostics que l’on peut faire en essayant d’évaluer l’administration publique algérienne. Nos concours de recrutement sont de pure forme pour que soient admis au recrutement les cousines, cousins et autres apparentés proches ou éloignés. Des compétences sérieuses n’ayant aucun lien familial ou autres liens cachés avec les recruteurs se voient relégués au rang de chômeur éternels diplômes en mains. Certains nous diront qu’au final ce sont des algériens qui vont être recrutés. Cela est bien vrai mais alors où est le Droit et par conséquent l’Etat de droit ? Si l’on commence par céder à cette attirance tribale sans tribut il ne faut plus se plaindre de la corruption, des passe-droits où la bureaucratie a bon dos. Il ne faut plus que l’APC joue à la mairie, que la Daïra joue à la sous-préfecture et que… et que….et que….