Depuis le coup d’Etat militaire du 1er février, la sécurité alimentaire est menacée au Myanmar, alors que les prix des denrées alimentaires ne cessent d’augmenter dans un contexte général de hausse du niveau de pauvreté. Plus de six millions de Birmans risquent, à court terme, de voir la qualité de leur alimentation chuter, voire d’être confrontés à de quasi-disettes, affirment au Monde d’anciens experts d’institutions internationales encore récemment en poste au Myanmar. Ces sources, qui ont requis l’anonymat en raison de la sensitivité d’un sujet sur lequel ces institutions ne se sont pas encore publiquement exprimées, s’alarment du fait que, depuis le coup d’Etat militaire du 1er février, « les progrès enregistrés durant la décennie écoulée en termes de réduction de la pauvreté, de malnutrition et de sécurité alimentaire sont à l’arrêt depuis le putsch et, dans certaines zones du pays, en train de reculer ». Ces mêmes sources ont collecté des informations inquiétantes dans des régions centrales du pays et des sept Etats « ethniques » de la fédération, ces derniers étant situés sur une périphérie au sein de laquelle les combats ont récemment repris – ou se sont accrus – entre les guérillas locales et la Tatmadaw, les forces armées birmanes. S’il est malaisé pour ces experts de dresser un tableau précis de la situation alimentaire zone par zone, il est clair que les affrontements ont, dans ces Etats, eu des conséquences directes sur l’approvisionnement en nourriture et, singulièrement, la nutrition des enfants.