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Journée mondiale sans tabac « Ne laissez pas le tabac vous couper le souffle! »

Chaque année, la Journée mondiale sans tabac est l’occasion d’informer et de sensibiliser la population sur le sujet du tabac. Cette année, dans le contexte de levée progressive des restrictions liées à la pandémie du Covid-19 et ses variants, il est plus que jamais nécessaire de favoriser la convivialité dans des espaces publics et des environnements sans tabac, favorables à un cadre de vie plus sain. Selon l’OMS, le risque de tomber gravement malade du Covid-19 et d’en mourir est jusqu’à 50% plus élevé pour les fumeurs que pour les autres, en insistant sur l’abstention de fumer qui reste la meilleure chose que les fumeurs puissent faire pour réduire à la fois leur risque de maladie Covid-19 grave et leur risque de développer un cancer et des maladies cardiaques et respiratoires. L’OMS a récemment lancé une campagne mondiale d’un an pour la Journée mondiale sans tabac 2021 : « S’engager à arrêter». Par diverses initiatives et solutions numériques, cette campagne vise à soutenir, dans le monde entier, 100 millions de personnes qui tentent de renoncer au tabac. Elle contribuera à l’instauration d’environnements plus sains, propices à un arrêt du tabagisme et ce, en plaidant pour des politiques strictes visant l’arrêt du tabac, en promouvant l’élargissement de l’accès à des services de sevrage, en faisant connaître les tactiques de l’industrie du tabac et en permettant aux fumeurs de réussir à arrêter de fumer, grâce aux initiatives : « Gagner à arrêter ». A chaque 31 mai de l’année qui coïncide avec la Journée mondiale sans tabac, la question de l’interdiction de fumer dans les espaces publics revient comme leitmotiv. Cette Journée est également une occasion propice pour passer en revue les actions menées sur les dangers du tabac sur la santé. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a, dans ses prévisions antérieures, estimée que l’année 2020 sera celle où le tabac sera la principale cause de décès et d’incapacité, avec plus de 10 millions de victimes par an. Effectivement, le tabagisme entraîne plus de décès à travers le monde que le Sida, la tuberculose, la mortalité maternelle, les accidents de voiture, les suicides et les homicides combinés.

                                                          En d’autres termes, la cigarette tue en silence!
«La Journée mondiale sans tabac vise à protéger les générations actuelles et futures non seulement des conséquences désastreuses du tabac sur la santé mais aussi du fléau que le tabagisme représente pour la société », insiste-t-on, à l’occasion de la commémoration de cette date. Les experts de l’OMS souhaitent que « chaque journée soit une Journée Sans Tabac », puisque l’on ne parle des méfaits du tabac que durant cette commémoration, qui coïncide avec le 31 mai de chaque année. Cette dernière est aussi une occasion de faire le bilan sur la campagne mondiale menée contre les méfaits du tabac et les réalisations et les progrès accomplis tout au long de l’année pour instaurer un monde sans tabac. «Le tabagisme, qui tue actuellement un adulte sur dix dans le monde, est la principale cause de décès évitable», selon les spécialistes en matière de santé publique qui tirent la sonnette d’alarme sur les proportions alarmantes que prennent les maladies dues à la prise de tabac. Selon les données de 2015, 17 % des jeunes de 15 à 24 ans fument dans le monde. En Algérie, selon l’enquête (GATS 2010), la consommation de tabac à fumer est de 15,3 chez les personnes âgées de 15 ans et plus, elle est de 27% chez les hommes et de 1,7 % chez les femmes ; la consommation du tabac à chiquer est de 5,7 % chez les hommes. Une enquête menée en 2004, dans le secteur est d’Alger, a révélé que dans le cycle primaire de 5 à 11 ans, le taux de fumeurs est de 3%, soit 3 à 7 cigarettes par jour. Au cycle moyen, ils sont 12% âgés de 12 à 14 ans à fumer, ces enfants et ados consomment entre 4 à 8 clopes par jour. Concernant les lycéens de 15-17 ans, le taux est estimé à 26% de fumeurs, soit 6 à 7 cigarettes par jour. L’enquête mondiale sur le tabagisme (GYTS Algérie 2013) réalisée chez les jeunes âgés de 13 à 15 ans en milieu scolaire révèle un taux de consommation de tabac de 8,8% (16,1 % chez les garçons et 3,1% chez les filles). « Bien que cette proportion diminue au fil des ans grâce aux efforts phénoménaux déployés par les acteurs de la lutte antitabac, la protection de ces groupes vulnérables nécessite davantage d’efforts », estiment les spécialistes qui rappellent que « toute personne commençant à fumer avant le début de la vingtaine est non seulement plus susceptible de devenir dépendante, mais peut également s’avérer moins capable de contrôler son tabagisme en vieillissant ». « L’industrie vend délibérément une dépendance mortelle aux jeunes », ne cessent aussi d’alerter les associations qui travaillent dans la lutte inlassable contre la dépendance des jeunes au tabac et la nicotine qui pointent du doigt accusateur les industriels du tabac qui « embellissent leurs produits afin de les rendre plus attrayants pour des groupes démographiques spécifiques, notamment avec leur emballage ou en faisant usage de la stratégie de marque ». Ceci est particulièrement évident dans l’énorme intérêt suscité récemment par les cigarettes électroniques et les produits de tabac chauffés. En Algérie, chaque année, ce sont 15.000 morts provoqués par la cigarette soit une quarantaine de personnes qui meurent du cancer du poumon chaque jour dont 8.000 cas de cancer sont recensés par an. Les spécialistes de la santé publique estiment, à propos des actions de sensibilisation et du plan national à mener, qu’il y a lieu de «rendre le tabac inaccessible et non pas l’interdire”, en insistant sur l’application stricte de la réglementation dont l’Algérie s’est pourtant dotée d’un arsenal mais qui reste sans application. Effectivement, cet arsenal juridique contre le tabac est instauré depuis 1985 ; des lois, relatives à la protection et la promotion de la santé, interdisent le tabagisme dans les lieux collectifs qui ne sont malheureusement pas appliquées dans les milieux de travail ou les endroits publics. Selon l’article 3 de la loi 85-05 de février 1985, l’usage du tabac est interdit dans les établissements scolaires d’enseignement préparatoire, de formation professionnelle et les lieux utilisés pour l’accueil et l’hébergement des mineurs. Mais les spécialistes constatent « qu’aucune sanction n’est exécutée sur les fumeurs au moment où les non-fumeurs sont “asphyxiés” et ne possèdent aucun “moyen juridique à l’encontre des fumeurs”. L’usage du tabac est devenu banal dans les lieux publics et les non fumeurs sont carrément « passés à tabac », ainsi que des mineurs fumeurs qui restent non protégés. A cela, il faut ajouter la passivité des secteurs censés appliquer la loi qui n’interdisent pas la vente de tabac dans les rues et parfois même par des mineurs et les services de la douane qui laissent aussi passer le tabac roulé et le ministère du Commerce qui l’autorise. Le phénomène de la Chicha voit aussi le jour, en Algérie, au vu et au su de tous. Originaire d’Asie et d’Afrique, le principe de la Chicha repose sur un mélange de tabac chauffé grâce à du charbon, produisant une fumée qui, après son passage dans un réservoir rempli d’eau, est inspirée par l’usager au moyen d’un tuyau souple. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, «une séance de Chicha (ou narguilé) d’une heure correspondrait à l’inhalation de la fumée de 100 à 200 cigarettes». La Chicha est classée donc dans la même catégorie que les cigarettes, puisque sa fumée présente les mêmes dangers que celle des cigarettes classiques. De plus, la fumée moins âcre et associée à des parfums sucrés incite les fumeurs à inhaler plus profondément, provoquant des dégâts importants. Pour les médecins spécialistes en tabagisme, «il n’est pas nécessaire de fumer soi-même pour être intoxiqué par le tabac», parce que arguent-ils: «Le fait de respirer à côté d’un fumeur signifie inhaler involontairement des milliers de substances dont de nombreuses cancérigènes». «La fumée secondaire est la plus dangereuse pour les non fumeurs et reste plus concentrée en produits toxiques», assurent les médecins qui tiennent à souligner que « le tabagisme passif peut être mis en cause dans de nombreuses maladies du non fumeur dont l’infarctus du myocarde et le cancer du poumon». Ils sont unanimes ces spécialistes à appeler à l’interdiction stricte de fumer dans les lieux publics. Sur un autre chapitre, sont aussi relevés les risques pour les enfants qui sont particulièrement vulnérables face au tabac. «Même si elle le fait de façon involontaire, une femme enceinte qui respire de la fumée, intoxique son bébé», affirme-t-on aussi. «Bien souvent, les enfants ne peuvent pas s’éloigner des fumeurs qui les entourent. Malgré eux, ils respirent donc des substances qui s’avèrent bien plus nocives pour eux que pour les adultes car leur système immunitaire n’est pas aussi efficace en ouvrant ainsi la porte aux infections telles que les otites et les bronchites», relèvent beaucoup d’associations de prévention et de lutte contre les méfaits du tabac qui tirent la sonnette d’alarme sur « le tabagisme passif qui augmente les risques de mort subite du nourrisson et pourrait augmenter le risque de certains cancers tels les tumeurs du cerveau».

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