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Inondations de Bab El Oued. 20 ans après le samedi noir…

Synthèse de B. L.

Cela fait 20 ans, rappelez-vous, Bab El Oued a vécu, un certain samedi l’apocalypse. C’était le 10 novembre 2001. Une pluie diluvienne avait envahi la capitale, faisant plusieurs centaines de victimes. Le spectre de ce sinistre hante toujours les Algérois, à chaque saison des pluies. Deux décennies entières sont passées et les séquelles de cette catastrophe demeurent toujours vivaces dans les esprits des Algérois, plus particulièrement, les habitants du vieux quartier de Bab El Oued qui a essuyé les plus lourdes pertes humaines et matérielles, avec plus de 800 personnes mortes par noyade, en un laps de temps de 120 minutes seulement de précipitations sans précédent, un cumul que l’Algérie n’avait pas connu pareil depuis les années 1940, selon les affirmations des météorologues. Les chutes de pluie ont commencé juste avant l’aube de ce fameux samedi puis se sont accentuées vers 07:00 du matin, en s’érigeant en flots, charriant tout sur leur passage, humains et pierres, et transformant le quartier qui, 24 heures auparavant, suffoquait sous une chaleur insupportable, en un gigantesque étang submergé par les eaux pluviales qui se déversaient des hauteurs de Bouzaréah, Sidi Bennour et de Beau-Fraisier du Sud. Du côté nord, de hautes vagues, hautes de 08 mètres, submergèrent les routes de la façade maritime, rendant difficile l’accès des aides et des secours. En ce triste anniversaire, l’APS a tenu à marquer le coup, en se rendant au quartier de Bab El Oued, en ces jours pluvieux, non pas pour rouvrir une plaie vieille de 20 ans et raviver les douleurs vécues, mais pour s’enquérir des précautions et mesures préventives prises par les autorités locales, après le sinistre pour qu’il ne se reproduise plus. En réalité, le quartier s’est transformé, lors des trois années qui suivirent la catastrophe, en un grand chantier à ciel ouvert. Même si la tâche de l’appareil exécutif local paraissait alors ardue, il réussit à concrétiser plusieurs réalisations, sur les décombres de la catastrophe, qui seront livrées par étape. Toutefois, les démarches des autorités locales successives visant à remporter le pari de l’entretien des isolateurs, du suivi des infrastructures de proximité et de la rénovation et de l’aménagement des systèmes d’évacuation des eaux demeurent infructueuses et ce, selon le témoignage de nombreux habitants et militants associatifs, à travers le territoire de la commune. Plusieurs citoyens, ayant vécu cette catastrophe, témoignent que chaque goutte de pluie devenait pour eux « un cauchemar » qui accentuait leur sentiment de peur, alors que le bruit des averses et de la grêle, battant sur les vitres de leurs maisons fragiles, leur donnait l’impression qu’un malheur pouvait survenir à tout moment. « Le douloureux souvenir du terrible bruit de la pluie torrentielle et de la grêle est toujours vivace dans nos esprits, car il nous rappelle les dizaines d’amis et de voisins perdus. Aujourd’hui, Dieu merci, les séquelles visibles de la tragédie ont été effacées et le quartier a été rénové, mais la douleur est toujours présente au plus profond de nos âmes », a dit Tayeb avec tristesse, qui était à l’époque professeur de mathématiques au lycée « Emir Abdelkader » à Bab El Oued et qui a miraculeusement survécu aux inondations alors qu’il se trouvait au . Les inondations ont ensuite tout ravagé (…). L’image des deux filles qui se sont noyées alors qu’elles se rendaient au CEM du quartier Basta Ali, me hante toujours. J’ai essayé de les attraper, mais sans succès, ma force m’a abandonnée devant la puissance du courant et la pression de l’eau. Que Dieu les accueille en Son Vaste Paradis », a-t-elle poursuivi. Sur le chemin, menant vers la place des Trois Horloges, nous avons rencontré un groupe de jeunes qui n’ont pas vécu la catastrophe mais qui ont découvert toute son ampleur sur les vidéos postées sur le Net et à travers les séquences et reportages diffusés au Journal télévisé de la Télévision publique. Parmi eux, Djamel, né le 3 décembre 2001, soit trois semaines seulement après la catastrophe et qui a perdu son oncle maternel dans ces inondations. Il a raconté comment son oncle a, au péril de sa vie, sauvé deux femmes d’une mort certaine à proximité du stade El-Kettani. « J’ai pratiquement visionné toutes les vidéos de la catastrophe postées sur le Net (…) c’était une véritable tragédie », a-t-il dit. Selon Saïd, un quinquagénaire, « les inondations ont touché, ce jour-là, plusieurs quartiers de la capitale à divers degrés et même si le bilan le plus lourd a été enregistré à Bab El-Oued, il y a eu de nombreuses victimes et autant de disparus dans d’autres endroits comme la place du 1er Mai et Hussein Dey ». « Ces inondations ont également fortement fragilisé des maisons qui sont habitées encore aujourd’hui. Leurs habitants vivent d’ailleurs dans la terreur dès que des nuages pointent à l’horizon », a-t-il ajouté.

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