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Infiltration, si je puis dire !?

Le Hirak ne peut pas être menacé d’infiltration du moment qu’il est déjà infiltré. Cette infiltration n’est pas récente, car elle date des débuts de l’événement. Seulement, ces derniers temps, la chose aurait pris une tournure un peu plus sérieuse, voire plus dangereuse, qu’il y a deux ans de ça. Pas mal de militants «accros» qui ont opté pour quitter le Hirak, pour la simple raison qu’ils avaient pressenti ou remarqué un changement de ton, devenu relativement, extrémiste, dans la nomenclature des revendications. Oui, certes quelques manœuvres politiques, de la part du Pouvoir en place, qui n’étaient pas tout à fait commodes et manquant de perspicacité, auraient donné l’argument recherché, par des éléments extrémistes, afin de justifier leurs attitudes démesurées. Le Hirak n’est pas un mouvement anti-pouvoir, puisque le pouvoir lui-même, s’en réclame l’appartenance. Il se propose, ainsi, comme étant une émanation du Hirak… alors que ce dernier accuse le régime actuel d’être une dictature militaire. La politique de la main tendue préconisée par le président de la République en faisant un geste réconciliateur, après avoir gracié un groupe important de prisonniers «d’opinion», à leur tête un certain K.Drareni devenu pour l’occasion «un héros» des médias français. Ce geste n’a, au contraire, fait que redonner aux éléments extrémistes plus de confiance en eux-mêmes. Il a été malheureusement, interprété comme étant une attitude de faiblesse. Nous tenons à cette nouvelle «institution» populaire de masse qui est le mouvement du Hirak. C’est l’unique façon de maintenir la pression sur le Pouvoir en place, afin d’accélérer le processus des réformes et du coup, ne plus revivre les tragédies politiques nationales du passé et les expériences cauchemardesques révolues à jamais. Cependant, faudrait-il éloigner les éléments extrémistes dont les revendications sont, tout à fait, dépourvues de bon sens. Le Hirak est une occasion pour réclamer un Etat de droit et une justice sociale authentique, voire une réorganisation de fond en comble des institutions de l’Etat. D’ailleurs, les insuffisances à devoir y remédier sont considérables. Ce n’est pas, pour réclamer un Etat civil et non militaire!! C’est un faux problème! Oui, effectivement, du moment où l’Algérie n’est pas commandée par un directoire de généraux. L’ANP est une institution de la République et elle a le droit de suivre de près le déroulement des événements du pays, qu’elle est censée protéger et défendre. C’est au Hirak de se purger des éléments nuisibles qui y sont introduits et d’apprendre à faire de la politique, selon l’art et la manière. C’est à dire, faire de la politique à la manière des sages mûrs et non à la manière des fougueux adolescents.

À propos Abdelkader Benabdellah

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