Faut-il maîtriser la profession d’avocat par le recours systématique au prélèvement à la source, s’indignent les avocats que nous avons rencontrés, hier au niveau du tribunal de Cheraga à l’ouest d’Alger. En effet, pour Mr Gasmi Mohamed du barreau de Blida, toutes les tentatives avec les pouvoirs publics concernant la révision de cette clause retenue dans les dispositions de la dernière loi de Finances 2022 ont échoué. Notre interlocuteur s’interroge sur le recours à cette option de fiscalité et d’impôts imposée aux avocats, qui subissent les foudres des aléas de la profession et de la crise sanitaire dont les retombées, pour rappel, étaient néfastes pour l’exercice de cette profession. Pour Mr Gasmi Mohamed, les droits sociaux des avocats sont inexistants. À cela, s’ajoutent les taxes qui risquent de conduire à la faillite des avocats, divisés entre la location d’un toit décent et d’un cabinet professionnel. Notre interlocuteur, rencontré hier au niveau du tribunal de Cheraga, souhaite une clarification ou plutôt une révision de la loi concernant les taxes imposables d’une manière unilatérale par les pouvoirs publics aux robes noires. Même son de cloche chez Me Ksantini, que nous avons joint, hier, par téléphone. Il est clair renchérit-il, que nous allons crescendo vers la maîtrise de la profession d’avocat par entraver son bon exercice à coup de fiscalité et d’impôts. Ces pressions nuisent aux robes noires dues aux charges fiscales et taux exorbitants imposés et qui passent de 12% à 35% soit un taux exagéré, brutal. Selon Mr Ksantini, les pouvoirs publics aspirent-ils à supprimer la profession d’avocat ? Notre interlocuteur et l’ex défenseur des droits de l’homme et aussi de lutte contre la corruption, fustige ces mesures unilatérales et souhaite par contre la révision de la loi de Finance 2022 et les dispositions relatives à l’imposition de taxe pour les avocats. Les robes noires comptent reprendre leur ras le bol et leur marasme par la tenue d’un autre mouvement de contestation. Celui-ci est prévu selon des sources concordantes pour le 08 janvier 2022 selon le président de l’UNOA. Le président de l’Union nationale des ordres des avocats (Unoa), Maître Brahim Tairi, avait déclaré pour rappel, le 5 novembre dernier, que la tenue d’une réunion de l’organisation était «imminente» pour décider d’autres actions de contestations en guise de réponse aux dernières mesures contenues dans la loi de Finances 2022 et qui obligent les avocats à épuiser leurs économies. Même si le justiciable se plaignait de la cherté des honneurs, cela n’explique pas cette mesure jugée arbitraire contre les robes noires.
