À quelque chose, malheur est bon. Proverbe
Il y a 20 ans, a eu lieu le défiant séisme de Boumerdès. C’est toute une région, avec ses millions d’habitants et ses coûteuses infrastructures, qui a été sérieusement touchée. Faudrait-il rappeler pour la circonstance que la wilaya de Boumerdès et ses contrées adjacentes, également très touchées, sont classées comme étant une zone ayant la plus forte densité démographique, par rapport un classement national. C’est normal quand l’on observe un bilan aussi lourd en nombre de décès, de blessés et de sans-abri: 2.266 morts, 10.261 blessés, et 200.000 sans-abri. Avec cet effrayant nombre de sans-abri, les pouvoirs publics s’étaient trouvés brusquement devant un sérieux fait accompli, nécessitant un défi hors pair, en vue de reloger toute cette population, équivalente à une grande ville. Cela devrait imposer une volonté démesurée, afin de pouvoir répondre aux attentes de cette imposante population dans le temps et dans l’espace. Normalement, il y aurait des logements qui vont nécessiter un simple rafistolage de la maçonnerie, d’autres, par contre, une réfection partielle, tandis que d‘autres vont exiger une restauration globale. Au fait, ce n’était facile que chez les prétentieux redondants. C’était, en effet, des enveloppes faramineuses à débourser, beaucoup de temps et d’efforts à mobiliser. Finalement, l’on avait réussi quand même, -disons plus au moins- à relever le défi et faire oublier aux populations victimes du séisme, les souvenirs des mauvais moments de cette catastrophe. Mais, finalement, avait–on réussi à tirer les leçons, comme l’on ne l’avait pas fait avec les inondations de Bab El Oued qui avaient eu lieu deux ans plus tôt. Si la catastrophe sismique de Boumerdès était naturelle, celle de Bab El Oued était à moitié provoquée par l’incompétence des responsables locaux, d’ailleurs, qui n’ont jamais été inquiétés, pour leur forfait. Ne pas feindre oublier, surtout que cette région fait partie des zones à risques sismiques les plus dangereuses, correspondant à un destin géographique, aux frontières de deux plaques terrestres différentes. Ce qui fait que tout le nord algérien se trouve dans la zone à forte sismicité. Sommes-nous préparés pour ce genre de situation à haut risque, qui «entre chez nous sans frapper et sans avertir». Que ferait–on si nous étions frappés par un fort tremblement de terre analogue à celui qui avait, sérieusement, dévasté la Turquie, il y a quelques mois de cela? Est-ce qu’il y a une «institution» dont la mission exclusive serait de se préparer à ce genre de situations compromettantes?…