Le scoutisme algérien et son histoire sont intimement liés à celle du mouvement national. Son auguste fondateur, si Mohamed Bouras, était tombé en martyr en 1941, avant que les autres pensaient au déclenchement de la révolution. Cette institution, conçue en vue de former les hommes de demain, qui avait réussi, contre vents et marées, à résister à la répression colonialiste, était devenue une vraie Ecole de nationalisme, d’où sortaient des éminentes personnalités du mouvement national et des grandes figures de la révolution dont l’on pourrait bien citer des illustres noms tels que Si Didouche Mourad, si Larbi Ben M’hidi, si Badji Moukhtar, si Mohamed Bougara, si Souidani Boudjemaa et si Bouzid Saal qui sont tous tombés au champ d’honneur pendant la révolution, à l’exception de Saal, tombé comme premier chahid à Sétif, lors des massacres du 08 mai 1945. Ces héros de la révolution ont fait leur apprentissage révolutionnaire, alors qu’ils étaient encore des «pupilles» dans l’Ecole des scouts musulmans algériens (SMA) et chez le noble si Mohamed Bouras. Pourtant, les noms de ses fidèles disciples sont supérieurement, connus chez le grand public que celui de leur inspirateur et maître-penseur, mort exécuté 13 ans avant le déclenchement de la révolution. Avant son honorable mort, il avait semé la graine de la révolution dans les esprits de ses disciples qui, évidemment, ne va pas tarder à donner ses fruits. Pour ceux qui ne sont pas au courant de la vraie histoire des SMA: et bien, cette Association s’est portée comme rivale aux mouvements de scouts réservés exclusivement aux enfants des colons et de ceux de quelques collabos greffés au système colonial. L’Association des Oulémas algériens avaient vu juste de créer les SMA et si M. Bouras en était, lui-même, un élève de l’école El Falah créée par l’Association des Oulémas. Ces Associations étaient des espaces redoutables pour le colonialisme où l’apprentissage du nationalisme et de la prise de conscience identitaire y était de rigueur. Il ne perdait, jamais de vue, à l’égard de ces hommes qui ont endossé les problèmes de la cause nationale. Ces derniers étaient, perpétuellement, en butte aux harcèlements, à la traque du 2ème Bureau français et le moindre faux pas pourrait être fatal et coûteux pour cette espèce rare d’hommes exceptionnels. L’administration coloniale savait tout sur ces gens, sauf peut-être que ces héros ont donné leur vie, leur jeunesse en offrande, sur l’autel de la patrie. Donc, la traque ne servait, d’emblée, à rien contre cette espèce rare d’hommes qui sont déjà nés pour mourir. S’il va tomber aujourd’hui, c’est avant l’aube de demain qu’il va être remplacé par un autre héros, portant dans son esprit les germes du sacrifice.