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Harga, quand m’es-tu lamentée

Quand l’on est au bout de la déception, ce n’est pas l’hiver (ou les mauvais temps, dans les hautes mers) qui va nous empêcher de se faire la belle. Avec tous les sens que ce mot, emprunté de l’arabe, pourrait contenir la Harga, resterait sur tous les plans une authentique tragédie humaine de notre ère contemporaine… sa dimension tragique reposerait sur le fait qu’elle est, depuis une trentaine d’années, devenue un phénomène social ou sociopolitique de premier plan. Mais, également et du coup, faudrait-il reconnaitre que le gouvernement ou les gouvernements des autres pays exportateurs de migrants clandestins seraient restés impuissants, en vue de mettre au point les solutions adéquates qui s’y imposent. Les Etats, producteurs de migrants clandestins, possèdent tous, plus au moins des caractéristiques intrinsèques des régimes qui ne sont pas ajustés sur les normes internationales des Etats modernes, spécifiés par les traits de la bonne gouvernance… Un migrant que ce soit en hiver ou en été, c’est un citoyen qui aurait trouvé toutes les portes de la réussite condamnées devant lui, c’est-à-dire , plus explicitement, l’horizon devant soi était pratiquement, invisible. Ce sont les citoyens ou les sujets des états fantoches où l’absence de l’égalité et de la justice y font la règle. Ce sont des Etats où un gouvernement généralement, sans la moindre légalité, s’était accaparé de toutes les potentialités du pays, avec la complicité de quelques partenaires privilégiés. Non seulement, dans ce genre de situation, l’Etat serait incapable de créer un climat socioéconomique rendant la pensée à la migration clandestine ou licite, tout à fait, superflu, mais par la même occasion, ce même Etat serait également, incapable de mettre en place un dispositif sécuritaire et judiciaire en mesure d’interdire et de stopper cette saignée, notamment en frappant très fort sur la main des chefs des réseaux clandestins de passeurs.. Et faire le passeur serait devenu un métier comme un autre qui fait gagner à son pratiquant de l’or. Des instituts chargés de l’étude du phénomène de la migration clandestine de par le monde avancent des chiffres d’affaires astronomiques en dollars raflées par les passeurs. De ce fait, l’on pourrait logiquement, déduire que c’est la nature de l’Etat qui serait derrière toute réaction du citoyen …ainsi, dans un Etat de droit, de justice et d’égalité entre citoyens, le prétendant à l’émigration clandestine n’aura jamais besoin d’aller se faire tuer gratuitement, en pleine mer, afin de s’assurer avec cette drôle de façon, son avenir, ailleurs …Et puis, quel avenir est-il possible en se jetant de plain-pied sur « les dents de la mer » ?…

À propos Abdelkader Benabdellah

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