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Gestion des gares routières. Le privé saura-t-il?

Les gares routières sont dans le viseur de l’Etat depuis plusieurs années. Un ambitieux programme visant leur modernisation et leur mise en adéquation avec les autres modes de transports comme le ferroviaire a été mis en place. Seulement, comment est encadré le concept de gare routière? Quelle est la différence entre une gare routière et une station de bus dans la mesure où dans certains cas posés un voyageur ne distinguait pas entre les deux? Et qui sont les opérateurs qualifiés pour les gérer? Dans ces trois questions centrales s’inscrit la sempiternelle problématique relative à la gestion de droit de certaines gares routières en Algérie. Le «passif» hérité dans un passé récent par certaines d’entre elles est désormais lourd. Déficit financier induisant des retards de versement de salaires des travailleurs, vétusté des lieux, régression des prestations envers les voyageurs, besoins d’aménagement en équipement sont, entre autres, les raison qui ont poussé certaines sociétés de gestion à abandonner la gestion des gares routières au profit du secteur privé, d’où la possibilité d’examiner cette gestion par les opérateurs privés qui ont le potentiel de le faire. Le privé représente une opportunité de redresser certaines de ces gares routières au vu de ses potentialités financières mais il doit avant toute chose posséder la qualification requise. Tout compte fait, le Département des Transports examine la possibilité de confier la gestion des gares routières à des opérateurs privés, a annoncé jeudi à Alger le ministre du secteur, Aïssa Bekkaï. L’Etat décide donc de réviser sa copie en matière de gestion qualitative et améliorée de certaines gares routières qui enregistrent un retard sur divers plans en ces temps de «redéploiement» du secteur des transports en Algérie à la faveur du déconfinement et des mesures induites par les protocoles sanitaires induits par la crise pandémique. Le gouvernement avait nourri l’ambition de créer vingt nouvelles gares routières dont certaines se verraient gérer par la société de gestion Sogral. Trois de ces gares routières ont vu le jour à Guardaia mascara et Illizi. Seulement voilà, la création de toutes ces gares, notamment les grandes, ont posé un épineux problème financier. « Les grandes gares routières posent un grand problème au niveau du ministère des Transports. Nous avons étudié l’état des gares routières et allons présenter un programme des propositions au gouvernement pour confier leur gestion à des opérateurs privés », a précisé M. Bekkaï lors d’une plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales. Le premier responsable du secteur a évoqué l’état déplorable de plusieurs gares routières, à l’instar de celle de Touggourt qui a coûté à l’Etat 90 milliards de centimes. Concernant la wilaya de Sétif, M. Bekkaï a écarté la réalisation du projet d’une nouvelle grande gare routière, indiquant que la commission d’examen de la wilaya a précisé que la gare routière actuelle était suffisante pour satisfaire les besoins des citoyens. Pour ce qui est du transport ferroviaire, le ministre a rappelé que les lignes exploitées s’étendent actuellement sur 4300 km, faisant état de 6.000 km en cours d’étude et 2300 km en cours de réalisation. Selon le ministre, ces lignes atteindront 6.500 km en 2023 et 12.500 km à long terme. Concernant la complémentarité entre le transport ferroviaire et d’autres modes de transport, M. Bekkaï a fait savoir que « cette vision est envisagée par l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (ANESRIF) mais sa concrétisation tarde pour des raisons administratives, voire faute de moyens ». Un décret sera signé dans les prochains jours pour se rattacher au ministère des Transports l’ANESRIF, qui relève actuellement du ministère des Travaux publics, a-t-il annoncé. Selon le ministre, les autorités publiques misent sur les projets de transport ferroviaire pour désengorger les routes, mais « la question du financement se pose encore ». A une question sur le projet de chemin de fer au niveau de la wilaya de Laghouat pour relier les wilayas de Djelfa et d’El Bayadh sur 280 km, le ministre a affirmé que le projet était à l’étude. Ce projet qui n’est pas encore inscrit, entre dans le cadre du programme visant à relier les principales villes des Hauts Plateaux au réseau de transport ferroviaire existant, à raccourcir les trajets, à désenclaver ces régions et à accroître les échanges commerciaux entre elles.

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