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Gazoduc transsaharien reliant le Nigeria à l’Europe en passant par l’Algérie. Un projet viable, soutenable et rentable

Relance des projets de gazoducs en Algérie quels perspectives et enjeux économiques? L’Algérie, le Niger et le Nigeria se sont entendus sur un projet de gazoduc qui alimente l’Europe. Il s’appelle «Gazoduc transsaharien» (TSGP). Un projet fort ambitieux qui devrait relier le Nigeria à l’Europe, en passant par l’Algérie. Comment a été conçu ce projet? Quel est son impact sur l’économie africaine? D’ores et déjà, on parle d’un projet viable, soutenable et rentable sur les plans économique et financier. A la fin de juillet 2022, rappelons-le, un mémorandum d’entente avait été signé entre les trois pays pour construire un gazoduc transsaharien transportant le gaz vers l’Algérie. Deux mois plus tard, l’Algérie avait donné son accord pour construire le tronçon du gazoduc passant par le Niger. Le président de la République, Abdelmajid Tebboune, avait alors évoqué que plusieurs parties de ce projet de gazoduc étaient déjà réalisées. La longueur prévue de gazoduc était évaluée à plus de 4.128 kilomètres et sa capacité devait atteindre les 30 milliards de mètres cubes annuellement. Où en est actuellement ce méga projet dont l’Algérie peut désormais se targuer de le relancer? Le ministre des Finances, Laaziz Faid, qui a qualifié ce projet de «viable économiquement, soutenable, et rentable» n’en revient pas. L’Algérie y est gagnante. «Les sources de son financement ne peuvent être que bancaires essentiellement et on n’exclut pas que la BAD y participe », a en effet répondu le ministre à une question d’un média de savoir si la plus importante institution financière africaine allait contribuer au financement de ce méga projet. M. Faid a estimé que la récente déclaration du président de la BAD sur ce sujet constituait une « manifestation d’intention de la Banque à financer » le projet. Ce projet a été mis en œuvre dans le cadre du programme NEPAD qui vise le développement socioéconomique des pays d’Afrique concernés. Mais elle intervient également dans un contexte géostratégique et énergétique, somme toute, particulier, marqué par une forte demande sur le gaz et le pétrole mais aussi en raison de la réduction drastique des investissements dans les domaines du gaz et du pétrole. Suite au conflit entre la Russie et l’Ukraine, la demande sur le gaz, surtout, a flambé davantage. L’Europe a donc volé au secours de ses partenaires en Afrique pour la réalimenter en gaz afin de se mettre à l’abri d’une crise. L’Algérie a joué un grand rôle puisque sur instructions de son Président Tebboune, les travaux ont été accélérés. « Il n’y a pas de raison d’ailleurs pour ne pas soutenir un projet viable et rentable » a soutenu le ministre des Finances qui s’exprimait, lors d’un point de presse, en marge de sa participation à la 58ème Assemblée annuelle de la BAD qui se tient du 22 au 26 mai à Charm El Cheikh, en Egypte, a ajouté que des études seront, par la suite, effectuées pour « examiner ce méga projet dans toutes ses dimensions et choisir le mode de financement » adéquat. Lundi, en marge d’une conférence de presse tenue la veille de l’ouverture officielle de l’Assemblée, le président du groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD), Akinwumi Adesina, a déclaré à l’APS que ce gazoduc « est très important, c’est un investissement que nous soutenons et que l’Union Africaine soutient ». Outre le TSGP, M. Faid a évoqué d’autres grands projets structurants viables et stratégiques pour l’intégration régionale reliant l’Algérie à l’Afrique et qui nécessitent d’importants financements. Il a cité, à ce titre, le projet de réalisation de la route reliant Tindouf à Zouerate en Mauritanie et la ligne maritime desservant les deux pays, la route transsaharienne Alger-Lagos, le projet de la dorsale transsaharienne à fibre optique, qui sera réalisée en parallèle avec la route transsaharienne, sur 4.500 km de longueur ainsi que la ligne ferroviaire reliant Alger à Tamanrasset. Par ailleurs, M. Faid est revenu sur le programme riche et chargé de sa participation à la 58ème Assemblée annuelle de la BAD. « Je suis venu à la tête d’une délégation importante pour participer à l’Assemblée de la BAD, sachant que l’Algérie a été parmi les pays pionniers et les premiers contributeurs à cette Banque, créée en 1964 ». Durant deux jours, le ministre devra assister à plusieurs réunions qui vont passer en revue les comptes de la BAD et le renouvellement des membres de certains comités de gouvernance, outre des rencontres bilatérales. « Je vais également saisir l’opportunité pour avoir des entretiens avec un certain nombre d’homologues africains. Je viens d’ailleurs de m’entretenir avec le ministre des Finances d’Afrique du Sud, avec lequel j’ai abordé nos relations bilatérales qui sont des relations historiques remontant à plusieurs décennies », a-t-il déclaré. Il a dit avoir également examiné avec son homologue sud-africain le potentiel de coopération bilatérale existant en matière économique, aussi bien dans le cadre de la BAD ou dans le cadre du Fonds africain de développement dont l’Algérie est membre depuis cette année, un Fonds qui soutient les pays les plus pauvres et les plus endettés et dans lequel l’Algérie a récemment contribué avec 10 millions de dollars. « Une contribution très importante, qui fait de l’Algérie l’un des plus importants contributeurs africains dans ce Fonds », déclarait à ce propos, lundi, M. Adesina. Durant cette Assemblée, « nous allons nous concerter entre pays africains sur les procédures qui garantissent une bonne utilisation de ce Fonds, son financement sur le marché bancaire, l’autoriser à prendre des ressources sur le marché des capitaux privés et assurer sa viabilité », a ajouté le ministre qui a beaucoup insisté, à cet égard, sur la volonté de l’Algérie d’investir en Afrique. « Lorsque nous étions dans une logique d’économie rentière, nous avons longtemps tourné le dos à l’Afrique. Maintenant, l’Algérie se retourne vers l’Afrique à travers l’investissement et le financement du développement », a-t-il dit. Et après avoir rappelé la décision ferme et souveraine de l’Algérie de ne plus recourir à l’endettement extérieur, le ministre a expliqué que le recours financier à la BAD par l’Algérie, 3ème contributeur à cette institution multilatérale de développement, se limite actuellement à l’assistance technique dans plusieurs secteurs.

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