Le vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM) et président de l’Observatoire national de Lutte Contre l’islamophobie, Abdullah Zekri, a déclaré que les jeunes musulmans en France, sont victimes de discrimination dans leur vie quotidienne, notamment au niveau des opportunités d’emploi, du logement et des contrôles policiers au faciès. Dans une déclaration accordée à Anadolu, Zekri a fait savoir que s’il n’y avait pas eu cette vidéo montrant le policier tuer le jeune garçon, l’affaire aurait été classée. « Un Malien a été tué par un policier il y a quelques jours et vu qu’il n’y avait pas de preuve visible sur les réseaux sociaux, personne n’en a parlé, dans le but d’étouffer l’incident », a-t-il ajouté, commentant les récentes émeutes urbaines survenues en France après la mort du jeune Nahel, tué par un tir policier le 27 juin dernier. Le vice-président du CFCM a également exprimé son indignation contre la cagnotte en ligne lancée par le polémiste Jean Messiha afin de venir en aide à la famille du policier (clôturée ce mercredi à plus de 1,6 million d’euros). Il s’agit pour lui d’une « honte » et « d’une prime à tuer ». « Nous dénonçons également l’attitude des jeunes qui brûlent les locaux commerciaux et administratifs. Nous sommes contre la violence et nous tenons à affirmer qu’il s’agit uniquement d’une minorité à perpétrer des actes pareils », a-t-il expliqué, précisant que des hommes politiques profitent de la situation actuelle et n’hésitent pas à jeter de l’huile sur le feu pour faire remonter à la surface les problèmes liés à la migration et autres. Zekri a appelé toutes les parties à soutenir la famille du jeune Nahel qui a trouvé la mort et demandé aux auteurs des actes de vandalisme portant préjudice aux biens publics de se calmer et de respecter la loi. « J’appelle également les personnes au pouvoir à se taire et à ne plus attiser les tensions, surtout dans des conditions similaires », a-t-il conclu. Nahel, un Français d’origine algérienne âgé de 17 ans a été abattu par la police à Nanterre, après un refus d’obtempérer en marge d’un contrôle routier. L’avocat de la famille, Yassin Bouzrou, annonce déposer trois plaintes, dont une pour « homicide volontaire » visant le policier incriminé, une autre contre son collègue, pour « complicité d’homicide volontaire » et une troisième pour « faux en écriture publique », selon BFMTV.
